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Cavalcade des blogs #44 : Une histoire de confiance

Salut les tribu’ !

Deuxième article dans la journée, mais que m’arrive t’il ? Tout simplement, il ne me reste que quelques heures avant la clôture de cette Cavalcade, et je suis grave en retard ! Zut alors, j’ai oublié de surveiller… Qu’à cela ne tienne, je suis de garde, j’ai la 4G, je me lance !

Pour rappel, la Cavalcade, c’est tous les mois un blogueur équestre qui nous propose d’écrire autour d’un thème précis. Ce mois-ci, c’est la charmante Cava’lierre qui nous propose de parler de confiance. Y’a des trucs à dire, surtout venant de moi.

La confiance et moi.

Dans la vie de tous les jours, j’ai un rapport particulier avec la confiance. À vrai dire, j’ai confiance en moi en tant qu’individu et dans les choses où je sais que je gère (égocentrique un peu, je suis Lion), mais j’ai très peu confiance en moi dans le cadre professionnel. Au final, il suffit que je subisse une vraie bonne taule et zioup, je perd confiance. Et pour la retrouver… c’est compliqué. À cheval, c’est pareil : Quand j’avais un assez bon niveau, j’avais confiance en moi, sauf sur les barres (une bonne taule). Actuellement, je n’ai plus du tout confiance en moi : non pas à cause d’une taule, mais simplement à cause du fait que je n’ai pas remonté sérieusement à cheval depuis ma perte de poids. Et quand je monte, je n’ai pas confiance en moi, donc ça ne se passe pas comme je voudrais, donc ça renforce mon manque de confiance, donc ça ne se passe pas du tout comme je voulais, donc ça renforce… Enfin, vous comprenez de quoi je veux parler.

Mais au lieu de vous parler de moi et de mon rapport à moi-même (ce qui manquerait cruellement de cheval), je vais vous raconter comment, une fois, j’ai eu bien raison d’avoir confiance en Soleil.

La fois où j’ai (trop) eu confiance en moi.

Une fois, je suis partie me promener avec la jaunisse. Je suis grimpée à la one again, et j’ai instantanément regretté mon choix ; déjà je suis partie sans casque (première et dernière fois). Ensuite je suis partie en selle western, mal réglée, alors que je ne m’en servais jamais et que je savais à peine la sangler correctement. Bon. Ensuite je suis partie pour aller dans une forêt. Mais pas dans un chemin, mais bien dans une forêt. Pour aller vers ladite forêt, j’ai omis le fait qu’il fallait longer une nationale très fréquentée, en omettant encore que la jaunisse a une phobie totale des camions et qu’il en circule énormément sur cette route. Sans penser un instant que c’était peut être une mauvaise idée. Soit.

Je ne vais pas vous mentir : ça a été folklo. Un sabot sur la nationale et je me suis dit « Eh, t’aurait peut être dû au moins mettre un casque grosse« . J’avais raison ! Soleil n’étant pas sorti de son pré depuis moulte, avait un pas tellement actif que j’avais l’impression de trotter sur place. Moi, mal à l’aise dans ma selle, je me crispait en voyant arriver les camions à fond de balle (et tintin pour qu’ils ralentissent, c’est limite si j’avais pas m’envoler en leur faisant signe de ralentir), la jaunisse se crispait tout autant… Bref, en arrivant à la forêt, je me demandais déjà si un chemin existait pour rentrer sans passer par là au retour (réponse : non).

Rappelant que Jaune n’était pas sorti de son pré depuis la nuit des temps, et accessoirement que son pote de pré lui manquait déjà, nous nous enfonçons dans les bois. Gentil cheval, il tente d’éviter de marcher sur les souches, feuilles, insectes et autres trucs auxquels je n’avais pas pensé avant d’arriver ici. Nous marchons, l’animal se calme, je me décrispe, on profiter gentiment de la promenade entre deux tentatives de bons sur place du poney pour me signifier qu’il apprécie moyen de ne pas voir d’horizon autour de lui.

La nuit commence doucement à tomber, je propose au jaune de rentrer. Il accepte (enfin, je crois). Je regarde autour de moi et… merde, c’est où la sortie ? À droite, des arbres. Devant, des arbres. À gauche, des arbres (et un préservatif usagé). Derrière, toujours des arbres. Pas d’horizon, pas de lumière divine, pas de panneau clignotant « sortie », pas de plan « vous êtes ici », pas d’idée de comment sortir de là. On tente d’un coté, on avance, rien. On tente de l’autre, rien. On repasse à coté du préservatif usagé, on se regarde droit dans les yeux avec le jaune, et je commence enfin à admettre qu’on est perdus. Je tente d’entendre le bruit de la route et de la circulation, les oiseaux m’en empêchent. Un bruissement de feuilles, le vent dans les arbres, la nuit qui arrive… Je flippe. Grave. Ma. Race. Et Soleil aussi, vu comment il a repris du poil de la bête et a commencé à piaffer d’un air de dire « putain, qu’est-c’que t’a encore fait ?« . Pas de panique ! Je sors mon téléphone, avec en idée première de trouver un plan sur le net, et en dernier recours d’appeler mon papa en hurlant que je vais mourir. Pas de réseau. Même pas une barre et le petit E caractéristique du « t’es mal barrée, mais ça passe », rien, « pas de service ». Je maudis Orange, sert les fesses, et commence déjà à écrire mon testament en note sur mon portable, à une main, pendant que le jaune sautille sur place comme une enfant qui se retient de faire pipi.

Je ne saurais pas vous dire combien de temps s’est écoulé depuis qu’on a tout les deux réalisés qu’on était mal barrés. On a marché, je suis descendue, je suis remontée (merci les souches), j’ai tenté de calmer Spirit le poney des forêts qui voyait des trolls partout, j’ai tenté de me raisonner (« non, il n’y a pas de fantômes dans cette foret« ), et au bout d’un moment, je me suis mise à pleurer. Mais vraiment. J’ai lâché les rênes pour m’essuyer les yeux et renifler bruyamment, et, bizarrement, l’animal s’étant instantanément calmé, il commence à avancer. Pépouze, sans attendre que je lui demande. Il n’a pas le droit de faire ça, je reprend mes rênes et lui demande l’arrêt, ce qu’il refuse par un coup de boule dans le vent. Lassée, je lance un « oh, vas-y, fait c’que tu veux, t’façon on va mourrir« , et le laisse avancer.

Il avance. Il avance. J’entend ses pas sur les feuilles mortes. Je regarde ses crins, molle comme un chewing-gum. Je le laisse avancer, sans rien demander, sans parler, juste en reniflant de temps en temps. Je lui demande « tu sais où tu vas ? », il ne répond pas (et si il avait répondu, je me serais inquiétée). Et tout à coup… Un bruit. Un camion plus précisément. Puis deux. Puis une moto bien bruyante. De la lumière. De l’espoir. Un fond sonore comme dans les films, cette musique qui passe quand la situation s’illumine. Nous débarquons à l’autre bout de la forêt, au bord de la nationale, comme deux robinsons qui ont passé dix ans échoué sur une île déserte, des branches dans les crins et des feuilles sur les épaules. On est arrivés comme ça, moi béate et lui, a continué sa route de lui-même vers la maison.

Étrangement, au retour, il a été calme. Très calme. Comme ce poney routard, l’assurance-vie en balade, qui connait tous les chemins par coeur et qui avance comme si il n’avait personne sur le dos. Moi, je séchais mes larmes (de joie) en lui gratouillant le garrot. Et je me dis qu’il y a des choses, parfois, qui arrivent comme ça, et que la vie peut être sacrément cool quand on a un coup de pouce comme le jaune.

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Voici mon récit pour ma participation à la Cavalcade des Blogs #44 pour Mars 2018, au dernier moment !

Je vous renvoi vers l’article de lancement de Cava’lierre / Ici ;

Pour en savoir plus sur la Cavalcade, vous pouvez découvrir l’article de la lanceuse du défi, Cheval-Facile / Ici ;

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À bientôt pour une nouvelle histoire !

3 réflexions au sujet de “Cavalcade des blogs #44 : Une histoire de confiance”

  1. Mon dieu, tes expressions, je suis fan !!
    J’en ai aussi des tonnes mais quand je les lâche, on me regarde toujours comme si j’étais un visiteur venu d’ailleurs 🙂

    J’ai également déjà vécu cette aventure où j’ai eu trop confiance en moi.
    Sûre de moi, je prends les bois après bien un quart d’heure de routes en tous genres. Je suis toute heureuse dans mes bois, sauf que… C’est juste la troisième fois que j’y vais et avant ça, les deux autres fois, j’étais accompagnée, je me laissais guider…
    J’ai mis bien 4 heures pour retrouver mon chemin. Il faisait noir, j’étais fatiguée, j’en avais marre… A chaque fois je retombais sur mes pas et j’avais même envie de chialer…
    A un moment, j’en ai eu ma claque, j’ai posé les rênes et j’ai craqué. Une vraie Madeleine !!
    Mon cheval a du en avoir marre de m’entendre geindre, il a fait demi-tour et est reparti bien tranquillou à la maison du style « Allez Bobonne, laisse faire le GPS !! Et prochaine fois, fais pas ta maligne ! »…
    Heuu oui cheval , bien cheval ! 😀

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