Deuxième article dans la journée, mais que m’arrive t’il ? Tout simplement, il ne me reste que quelques heures avant la clôture de cette Cavalcade, et je suis grave en retard ! Zut alors, j’ai oublié de surveiller… Qu’à cela ne tienne, je suis de garde, j’ai la 4G, je me lance !
Pour rappel, la Cavalcade, c’est tous les mois un blogueur équestre qui nous propose d’écrire autour d’un thème précis. Ce mois-ci, c’est la charmante Cava’lierre qui nous propose de parler de confiance. Y’a des trucs à dire, surtout venant de moi.
La confiance et moi.
Dans la vie de tous les jours, j’ai un rapport particulier avec la confiance. À vrai dire, j’ai confiance en moi en tant qu’individu et dans les choses où je sais que je gère (égocentrique un peu, je suis Lion), mais j’ai très peu confiance en moi dans le cadre professionnel. Au final, il suffit que je subisse une vraie bonne taule et zioup, je perd confiance. Et pour la retrouver… c’est compliqué. À cheval, c’est pareil : Quand j’avais un assez bon niveau, j’avais confiance en moi, sauf sur les barres (une bonne taule). Actuellement, je n’ai plus du tout confiance en moi : non pas à cause d’une taule, mais simplement à cause du fait que je n’ai pas remonté sérieusement à cheval depuis ma perte de poids. Et quand je monte, je n’ai pas confiance en moi, donc ça ne se passe pas comme je voudrais, donc ça renforce mon manque de confiance, donc ça ne se passe pas du tout comme je voulais, donc ça renforce… Enfin, vous comprenez de quoi je veux parler.
Mais au lieu de vous parler de moi et de mon rapport à moi-même (ce qui manquerait cruellement de cheval), je vais vous raconter comment, une fois, j’ai eu bien raison d’avoir confiance en Soleil.
La fois où j’ai (trop) eu confiance en moi.
Une fois, je suis partie me promener avec la jaunisse. Je suis grimpée à la one again, et j’ai instantanément regretté mon choix ; déjà je suis partie sans casque (première et dernière fois). Ensuite je suis partie en selle western, mal réglée, alors que je ne m’en servais jamais et que je savais à peine la sangler correctement. Bon. Ensuite je suis partie pour aller dans une forêt. Mais pas dans un chemin, mais bien dans une forêt. Pour aller vers ladite forêt, j’ai omis le fait qu’il fallait longer une nationale très fréquentée, en omettant encore que la jaunisse a une phobie totale des camions et qu’il en circule énormément sur cette route. Sans penser un instant que c’était peut être une mauvaise idée. Soit.
Je ne vais pas vous mentir : ça a été folklo. Un sabot sur la nationale et je me suis dit « Eh, t’aurait peut être dû au moins mettre un casque grosse« . J’avais raison ! Soleil n’étant pas sorti de son pré depuis moulte, avait un pas tellement actif que j’avais l’impression de trotter sur place. Moi, mal à l’aise dans ma selle, je me crispait en voyant arriver les camions à fond de balle (et tintin pour qu’ils ralentissent, c’est limite si j’avais pas m’envoler en leur faisant signe de ralentir), la jaunisse se crispait tout autant… Bref, en arrivant à la forêt, je me demandais déjà si un chemin existait pour rentrer sans passer par là au retour (réponse : non).
Rappelant que Jaune n’était pas sorti de son pré depuis la nuit des temps, et accessoirement que son pote de pré lui manquait déjà, nous nous enfonçons dans les bois. Gentil cheval, il tente d’éviter de marcher sur les souches, feuilles, insectes et autres trucs auxquels je n’avais pas pensé avant d’arriver ici. Nous marchons, l’animal se calme, je me décrispe, on profiter gentiment de la promenade entre deux tentatives de bons sur place du poney pour me signifier qu’il apprécie moyen de ne pas voir d’horizon autour de lui.
La nuit commence doucement à tomber, je propose au jaune de rentrer. Il accepte (enfin, je crois). Je regarde autour de moi et… merde, c’est où la sortie ? À droite, des arbres. Devant, des arbres. À gauche, des arbres (et un préservatif usagé). Derrière, toujours des arbres. Pas d’horizon, pas de lumière divine, pas de panneau clignotant « sortie », pas de plan « vous êtes ici », pas d’idée de comment sortir de là. On tente d’un coté, on avance, rien. On tente de l’autre, rien. On repasse à coté du préservatif usagé, on se regarde droit dans les yeux avec le jaune, et je commence enfin à admettre qu’on est perdus. Je tente d’entendre le bruit de la route et de la circulation, les oiseaux m’en empêchent. Un bruissement de feuilles, le vent dans les arbres, la nuit qui arrive… Je flippe. Grave. Ma. Race. Et Soleil aussi, vu comment il a repris du poil de la bête et a commencé à piaffer d’un air de dire « putain, qu’est-c’que t’a encore fait ?« . Pas de panique ! Je sors mon téléphone, avec en idée première de trouver un plan sur le net, et en dernier recours d’appeler mon papa en hurlant que je vais mourir. Pas de réseau. Même pas une barre et le petit E caractéristique du « t’es mal barrée, mais ça passe », rien, « pas de service ». Je maudis Orange, sert les fesses, et commence déjà à écrire mon testament en note sur mon portable, à une main, pendant que le jaune sautille sur place comme une enfant qui se retient de faire pipi.
Je ne saurais pas vous dire combien de temps s’est écoulé depuis qu’on a tout les deux réalisés qu’on était mal barrés. On a marché, je suis descendue, je suis remontée (merci les souches), j’ai tenté de calmer Spirit le poney des forêts qui voyait des trolls partout, j’ai tenté de me raisonner (« non, il n’y a pas de fantômes dans cette foret« ), et au bout d’un moment, je me suis mise à pleurer. Mais vraiment. J’ai lâché les rênes pour m’essuyer les yeux et renifler bruyamment, et, bizarrement, l’animal s’étant instantanément calmé, il commence à avancer. Pépouze, sans attendre que je lui demande. Il n’a pas le droit de faire ça, je reprend mes rênes et lui demande l’arrêt, ce qu’il refuse par un coup de boule dans le vent. Lassée, je lance un « oh, vas-y, fait c’que tu veux, t’façon on va mourrir« , et le laisse avancer.
Il avance. Il avance. J’entend ses pas sur les feuilles mortes. Je regarde ses crins, molle comme un chewing-gum. Je le laisse avancer, sans rien demander, sans parler, juste en reniflant de temps en temps. Je lui demande « tu sais où tu vas ? », il ne répond pas (et si il avait répondu, je me serais inquiétée). Et tout à coup… Un bruit. Un camion plus précisément. Puis deux. Puis une moto bien bruyante. De la lumière. De l’espoir. Un fond sonore comme dans les films, cette musique qui passe quand la situation s’illumine. Nous débarquons à l’autre bout de la forêt, au bord de la nationale, comme deux robinsons qui ont passé dix ans échoué sur une île déserte, des branches dans les crins et des feuilles sur les épaules. On est arrivés comme ça, moi béate et lui, a continué sa route de lui-même vers la maison.
Étrangement, au retour, il a été calme. Très calme. Comme ce poney routard, l’assurance-vie en balade, qui connait tous les chemins par coeur et qui avance comme si il n’avait personne sur le dos. Moi, je séchais mes larmes (de joie) en lui gratouillant le garrot. Et je me dis qu’il y a des choses, parfois, qui arrivent comme ça, et que la vie peut être sacrément cool quand on a un coup de pouce comme le jaune.
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Voici mon récit pour ma participation à la Cavalcade des Blogs #44 pour Mars 2018, au dernier moment !
Je vous renvoi vers l’article de lancement de Cava’lierre / Ici ;
Pour en savoir plus sur la Cavalcade, vous pouvez découvrir l’article de la lanceuse du défi, Cheval-Facile / Ici ;
Bonjour les tribu’.Article réflexion que je compte aborder aujourd’hui, et pas des moindres puisqu’il s’annonce compliqué à écrire et à mettre en oeuvre, mais je me lance le défi sur un sujet qui me tiens à coeur depuis ma plus tendre enfance : La culpabilisation (et les cavaliers). Je crois qu’on a tous et toutes eu ce moment où, après une discussion animée, on a culpabilisé. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans notre passion, la culpabilisation est de mise au quotidien quant à notre rapport avec tout ce qui nous entoure, mais est encore plus dur à supporter lorsqu’elle provient d’un dialogue avec un tiers, et pas par une remise en question qui nous est propre. C’est de ce sujet dont on va discuter pour inaugurer une nouvelle catégorie du blog : Les témoignages. En effet, pour créer cet article, j’ai mis plusieurs personnes à contribution afin de construire un dialogue entre nous tous, et orienter mes réflexions autour de mes lectures. Je remercie par avance les femmes qui ont contribué à son écriture, vous gérez. Aussi, j’oriente bien-sur cet article autour du monde du cheval, mais il est transposable à n’importe quel thème puisque la culpabilisation est (malheureusement) universelle.
– Un petit point définition.
Selon notre ami Drclic (aka le premier lien trouvé quand j’ai tapé le mot dans Google) ; « La culpabilisation est un sentiment négatif qu’il faut bien distinguer de la culpabilité. La culpabilité est la reconnaissance d’être coupable d’une faute que l’on sait avoir commise. La culpabilisation est la culpabilité qu’on éprouve pour une faute que l’on croit avoir commise. »
Faisons donc bien la distinction entre culpabilisation et culpabilité par un raccourci simple : Quand j’ai pris un kilo à cause de la raclette de la veille alors que je m’étais promis de ne pas abuser sur le fromage, je culpabilise. Par contre, quand mon copain me lance « eh, t’a pas pris un peu de fesse depuis la raclette de samedi ? » et que je ne suis pas montée sur ma balance pour le vérifier, je suis victime de culpabilisation de mon amoureux ; il me fait culpabiliser d’avoir grossi… sans que je sache si c’est le cas.
Pour raccourcir au niveau cheval, on pourrait dire que je culpabilise d’avoir (encore) oublié d’appeler le maréchal, du coup la Jaunisse a les pieds un peu long. Par contre, quand une voisine de stalle me lance « Eh, ils sont vachement longs les pieds du jaune non ? Le maréchal c’est pas pour les chiens », je suis victime de culpabilisation… Et la question des pieds en eux-même ne se posent même pas au final, je ne les ai pas vérifiés (et j’ai une poutre dans l’oeil quand il s’agit d’en juger). Au final, je culpabilise, sans vraiment savoir si c’est légitime.
En gros :
⁃Culpabilité : le sentiment triste qu’on a quand on regrette notre action qu’on sait avoir faite.
⁃Culpabilisation : sentiment triste quand on regrette une action qu’on pense avoir faite (ici, nous parlons d’un tiers qui la provoque) et qui nous fait… culpabiliser !
⁃Culpabiliser : Verbe affilié au sentiment de culpabilité
Toute la différence se pose là, au niveau de la légitimité de cette culpabilité.
Oui mais concrètement, parfois on nous fait culpabiliser… à tord ou à raison ? Je différencierais ça en deux groupes : la culpabilisation bienveillante, qui a un but positif (même si la personne a tord, ce n’est pas la question), qui vise à nous aider ; et la culpabilisation malveillante, qui a pour but de nous blesser en exprimant par exemple sa frustration ou sa jalousie en nous le faisant payer.
⁃ La culpabilité.
Sans parler d’une tierce personne, parlons un instant de notre propre culpabilité causée par un élément extérieur neutre ou une remise en question personnelle avec le témoignage de Nina, qui a 17 ans et déjà une grande force de remise en question et de maturité :
« Coucou !!
Alors moi c’est par rapport à mon poids. J’ai 17 ans et demi et j’ai environ 10kg de trop (8 maintenant 🙌). Ma jument étant désormais en pré retraite, je me suis arranger avec ma monitrice pour me trouver un petit cheval porteur pour m’amuser en concours. On s’était mises d’accord sur une trotteuse. Mais suite à un problème, nous avons dû recommencer nos recherches. Deux places s’étaient libérées sur une ponette un peu plus petite que la mienne et beaucoup moins porteuse.. J’étais pas du tout pour mais voulant faire plaisir à ma monitrice, je l’ai essayé. Première séance, elle boîte. Le sur-lendemain, elle est monté : tout va bien. Deuxième séance, elle boîte. Le lendemain, elle pète la forme et fait des accélérations avec sa cavalière. Là, intérieurement, je me dis « C’est ma faute, je suis trop grosse. » Troisième séance, elle boîte. Ma mono décide d’aller chercher une autre selle pensant que quelque chose cloche sur la sienne (qui n’était pas la sienne car elle l’avait bousillé lors d’une chute quelques temps auparavant). Miracle. Elle peut enfin trotter, mais je la sens faire énormément d’efforts pour nous déplacer toutes les deux. Impossible pour moi de trouver une position. J’ai commencé à pleurer quand je me suis rendue compte que c’ était bien moi le problème.. Au bout de 10 minutes, j’ai décidé d’écourter la séance. Personne ne comprenaient. Personne ne voulaient comprendre. Ils me disaient tous, qu’il faudrait du temps pour que j’apprenne à la connaître, que j’étais de mauvaise foi… Après ça, c’était impossible pour moi d’expliquer à quel point je me sentais mal d’avoir fait subir tout ça à cette jument.. Je me sentais mal parce que je venais de perdre la confiance en moi que j’avais auparavant à cheval. Je me sentais mal parce que je me rendais compte une fois de plus que mon poids était un obstacle à beaucoup de choses…
Puis une amie à essayer de discuter avec ma mère à propos de ça. Elle voulait savoir pourquoi j’avais abandonné mon rêve d’aller à Lamotte. Ma mère lui a expliqué le problème avec mon poids et là, elle a compris que c’était pas en me disant que j’étais pas grosse, qu’il fallait du temps etc.. Que j’allais remonter sur cette jument, parce qu’elle a compris que je ne le referai jamais. Elle m’a alors prêté son cheval que je travaillait depuis quelques mois déjà. Un appaloosa croisé cheval de trait ! Depuis nous évoluons ensemble et je me sens beaucoup mieux à cheval. Nous allons faire notre premier concours quand le beau temps sera parmi nous. Mais il m’a déjà énormément redonner confiance en moi et ça, ça n’a pas de prix ! »
Ici, nous avons un exemple parfait de culpabilité légitime suite à une remise en question. Ce n’est pas une tierce personne qui a provoqué cette culpabilité mais bien le principal intéressé, soit ce petit cheval. Au final, l’histoire finit bien mais Nina se heurte à l’incompréhension de ses proches, qui au lieu de l’aider, renforce son sentiment de culpabilité : Pourquoi n’y a t’il qu’elle qui voit le problème ? À ça s’ajoute le sentiment de solitude, puisque personne ne peut comprendre son sentiment dans son entourage.
Je n’ai aucun conseil à vous donner à propos de cette culpabilité personnelle et légitime, si ce n’est de faire le mieux pour vous… et votre monture !
⁃ La culpabilisation du professionnel
Cette fois-ci, c’est une anonyme qui va témoigner pour nous à propos de la culpabilisation d’un professionnel du monde du cheval.
« Pas plus tard que la semaine dernière, une professionnelle est venue voir pour le problème de selle avec T. (son cheval ndlr). Son verdict : ma selle lui va à elle mais pour moi elle est trop petite. » Tu as du prendre du poids depuis elle te va plus » et ensuite » De toute façon je te l’avais dit que T. était un peu petite pour toi ». Ces deux phrases ont été les pires à entendre pour moi.. Certes je pense de plus en plus à moins monter ma jument car sa selle me donne des douleurs dans le dos et sa morphologie n’est pas simple à seller. Maintenant je monte souvent mon trotteur plus grand. Mais ça ne veut pas dire que je n’ai plus envie de monter et de me faire plaisir avec elle. J’ai beaucoup réfléchi et j’ai envie de continuer à la monter de temps à autre pour maintenir le moral et la forme et évoluer à pied d’avantage car elle aime ça. Je suis pas simplement une cavalière mais avant tout une propriétaire qui aime ses deux loulous. Ne jamais me dire que je ne fais pas assez pour eux car on me l’a dit une fois pour T. et c’est bien pire à entendre quand on est prête à tout pour leur bien être et pour ce qu’ils représente pour moi. »
Il est difficile de différencier les culpabilisations quand ce sont des professionnels qui nous les procurent : bienveillance ou malveillance ? Si les mots sont importants, ils peuvent se révéler extrêmement blessants, comme nous le montre notre amie qui a totalement culpabilisé de son poids et de sa taille (et pour la connaitre personnellement, je peux vous assurer qu’en plus, c’est illégitime !), ce qu’elle ne peut pas changer ! Je crois en la bienveillance des professionnels, donc je suppose que cette pro’ voulait aller dans ce sens : Malheureusement, c’est un échec. Il faut savoir choisir ses mots quand on travaille avec le public, d’autant plus quand on a en face de nous des clients qui doivent subir régulièrement ce genre de remarques, telles que les personnes en surpoids.
Mon conseil ? À vrai dire, j’en ai plusieurs : Répondre calmement, comme « Je ne pense pas que cela relève de votre domaine de compétences » ou « Ce que vous dites ressemble à un jugement personnel absolument pas objectif » ou encore « Vous devriez mieux choisir vos mots pour parler à vos clients ». Vous pouvez aussi pousser une gueulante quand les mots sont allés trop loin, j’aurais tendance à penser à la phrase « Je ne vous paye pas pour émettre ce genre de commentaires », que j’ai malheureusement du utiliser une fois. Et surtout, une fois le pro’ parti, prenez deux minutes pour faire une petite remise en question. Vous êtes sur de vous ? Alors continuez votre route. Mais il faut absolument dire au concerné que cela ne vous plait pas : si il est bienveillant, il se rendra vite compte qu’il s’exprime de la mauvaise manière et se révèle être contre productif dans sa démarche.
⁃ La culpabilisation de fin de vie.
Cindy, 22 ans, témoigne douloureusement à propos de l’accompagnement de fin de vie de son cheval de coeur, Dandy.
« Je replace le contexte. Cheval acheté in-extremis à ses 15 ans juste avant qu’il ne soit envoyé à l’abattoir.
Il était battu. Mal/sous-nourrit. N’avait jamais vu un veto. Et est arrivé bien sûr blessé. Donc arrive à ses 24 ans, le diagnostic tombe. Foie et reins complètement usés d’avoir toujours dû compenser et subir une alimentation trop rare ou alors faible et inadaptée (il mangeait de l’écorce en hiver ) et cœur bien fatigué lui aussi. Arthrose légère. Mais aucune douleur. Soit ça dégénère mais on le verra, soit ça continue et il finira par s’endormir de lui même.
Je décide donc de ne rien faire médicalement. Étant assistante vétérinaire je savais très bien ce que je faisais, mais je ne voulais pas prendre le risque d’une mauvaise réaction aux traitements pour au final gagner une paire de mois. Mais malheureusement j’en ai pris pour mon grade avec cette décision…. pas mal de monde s’est retourné contre moi en criant à la négligence voire à la maltraitance… on me reprochait de ne pas aimer mon cheval, alors qu’il était toute ma vie …. Ces jugements m’ont bouffé..
J’étais profondément convaincue de faire ce qu’il fallait pour mon cheval. Mais à force ma confiance en moi et en ce lien que j’avais avec mon Loulou a disparu. Et j’ai donc fait ce que tout le monde voulait de moi…… j’ai donné le traitement à mon cheval. Dandy qui jusque là était plutôt en bonne forme à dépérit en l’espace de 3 jours. Et la culpabilité de ne rien faire s’est transformé en culpabilité et colère envers moi même. Je m’en voulais de ne pas nous avoir écouté lui et moi… J’étais perdue. Continuer de faire comme tout le monde dit, faire « bien » et voir mon cheval mourir à petit feu ou commencer à vraiment avoir foi en moi et mes convictions. J’ai donc décidé de m’écouter MOI. C’est donc ce que nous avons fait, pendant un an, jusqu’à qu’il nous quitte un matin de mars. Une CA a été réalisé après son départ , il est parti heureux , paisible et sans souffrances.
Maintenant je sais que peu importe ce que peut dire l’entourage , quand le gardien d’un animal est convaincu d’une chose concernant son animal , même s’il doit se remettre en question il doit garder dans un coin de sa tête que c’est lui qui connaît le mieux son compagnon. »
Ce témoignage poignant nous rappelle un adage qui nous accompagne et qui nous est répété inlassablement depuis toujours : Quoi que nous fassions, nous serons jugés. Ou plus simplement « On est toujours le con de quelqu’un », et c’est visiblement applicable au monde du cheval, comme nous l’explique Cindy. Au final, cette culpabilisation de ses tiers l’ont forcée à mettre ses principes de coté, pour une conséquence qui n’a pas mis longtemps à arriver. Comme des mauvais conseils prodigués qui nous font regretter d’avoir mis de coté nos principes, la fin de vie d’un cheval est sujet à controverse, même quand les culpabilisateurs ne sont même pas concernés par l’animal en question. Je n’aurais pas de conseils à donner tant cette situation doit être dure à supporter, mis à part celui de communiquer et d’expliquer ses choix, que ce soit pour la fin de vie ou pour tout autre principe qui nous parait important, tel que le sans-mors (ou l’avec), le sans-fers (ou l’avec), etc. La personne en face de nous est peut-être ouverte à la discussion et au débat, prendra nos arguments et donnera les siens, et une discussion calme et réfléchie pourra avoir lieu, sans pour autant que vous ne changiez d’avis ou provoquiez un changement en face de vous. Chaque choix que vous faites dans votre vie équestre vous est propre et est légitime à partir du moment où il est réfléchi et mis en oeuvre correctement. Qu’une personne soit en désaccord avec ces choix peut arriver, mais il ne doit pas avoir d’incidence sur vous, si ce n’est une remise en question qui confirmera (ou pas) votre décision et vous permettra de la réfléchir encore un peu plus. Comme toujours avec moi, le maitre-mot reste communication. Et si votre interlocuteur n’y est pas réceptif, à bas la communication et bonjour l’honnêteté avec un « mêle toi de tes affaires » bien senti.
Ce qu’aurait pu justement lancer mon amie, sous son pseudo Lycorne, lorsqu’elle témoigne :
« Genre deux heures avant que mon cheval meurt, un voisin qui aidait le veto et moi à tenir mon cheval pour lui mettre la morphine, a dit en voyant le veto faire une natte pour faire tenir le catheter « ça fait longtemps que tu lui en a pas faut » – comprendre tu prends plus soin de lui… »
Là, c’est carrément une baffe qui méritait de voler tant ce commentaire culpabilisant et moralisateur était mal senti au moment M de la situation d’un cheval en très proche fin de vie. Mais je ne suis peut-être pas objective et j’envoi mon soutien à Lycorne qui a du beaucoup souffrir de la perte de son cheval et de la médisance de son voisin.
⁃ La culpabilisation jalouse.
C’est une jeune femme de 18 ans qui se joint à nous pour témoigner de sa plus violente culpabilisation.
« Alors moi je monte des chevaux de propriétaire, c’est pas des chevaux de grand prix mais je les aime d’amour, ils sont super gentils et je sais qu’avec eux je risque pas de me fracasser à terre.. Un jour je discutais avec une amie parce que la jument ne veut plus rien faire avec quelqu’un d’autre que moi, et je lui disais en rigolant que j’allais finir par devoir la racheter même si c’est pas spécialement le type de cheval que je recherche, elle m’a répondu du tac au tac que c’était des chevaux qui valaient rien et que j’irais jamais nulle part avec ce genre de chevaux. Après ça elle m’a critiqué grandement parce que je monte avec des éperons, que j’utilise pour mobiliser la hanche de ladite jument qui ne mobilise pas du tout et qui n’est pas du tout sensible à la jambe, pas pour avancer mais pour « piquer » quand il faut lui rappeler qu’elle a une hanche et qu’il est temps de la pousser. Selon ses dires, je n’avais pas le niveau pour utiliser des éperons parce que ELLE avait bossé avec un pro et elle savait que c’était pas ce pourquoi je les utilisais.
Ça m’a vexée dans les deux cas, d’abord parce que même si ce ne sont pas des chevaux de grand prix, j’ai énormément évolué avec eux, et ensuite parce qu’elle n’a jamais posé ses fesses sur la jument et s’est permise de faire des commentaires sur ma façon de la monter. J’ai culpabilisé en me disant qu’elle avait sûrement raison, que je ne devais pas utiliser mes éperons. Je ne les ai pas mis ce jour là, je n’ai jamais passé une si mauvaise séance à cheval, la jument tournait comme un paquebot, rien n’a été. Je suis descendue dépitée mais sure de mes choix. La prochaine fois je les mettrais, et je les utiliserais comme j’estime pouvoir le faire sans blesser la jument. »
Pour le coup, notre amie a profité de cette culpabilité pour se remettre en question, preuve d’ouverture et de maturité. Elle pense même que ces commentaires étaient bienveillants, mais sans les formes, alors que je ne le vois pas en tant que tel étant extérieure à la situation.
Rajoutons à ça une anonyme de 20 ans, qui nous dit :
« Moi on ma dit que mon cheval s’arrêtait à l’obstacle car j’étais trop grande et je le gênait.. Que ça donnerait rien et qu’il fallait que je le vende au plus vite. Petit corps d’anglo-arabe d’1m61 pour mes 80 kilos et 1m72. Grosse remise en question je me suis mise à regarder le meilleur moyen de perdre 20 kilos et de rétrécir de 10 cm mon buste pour que ça aille mieux avec le poney… En vain biensur… Puis mon coach ma dit… » si t’arrête de tirer dans l’abord il va sauter nickel »… Révélation ! Lui, il est plus grand que moi et le cheval ne s’est jamais arrêté avec, forcément si tu tire pas ça va bien! Comment te faire culpabiliser sur du vent ! »
Au final elle a arrêté de tirer et son cheval ne s’arrête plus, sans pour autant qu’elle ai rétrécit de 10 cm.
Avec ces deux témoignages, j’aimerais mettre en oeuvre une notion de culpabilisation malveillante. À mieux regarder, il me parait peu probable que ces deux témoignages mettent en avant des tiers qui tentaient de faire réfléchir de manière totalement bienveillante. À quel moment pourrais-ce être bienveillant de juger des chevaux « bons à rien » qui ne mèneront nul part ? À quel moment proposer de vendre un cheval qui a pilé, est bienveillant ? Dans les deux cas, les cavalières ont été blessées, et ça me fait penser aux enfants dans la cour de récré, le concours de qui-fait-pipi-le-plus-loin ou qui-a-la-plus-grosse : ton cheval il est nul (souvent pour rajouter que le sien est meilleur), nananinanèreuuuuuh. Ce que j’ai envie de répondre à ça, c’est que la jalousie est un vilain défaut. Quelque soit la frustration provoquée par votre situation, une tierce personne n’a pas à faire de commentaire sur vous, votre cheval, le niveau de votre cheval, j’en passe des meilleures. Pour moi, ce sont des personnes potentiellement toxiques qui ont a coeur de dénigrer le voisin afin de se gonfler elles-mêmes, et une redondance de ce genre de comportement signe la fin de ma chère communication au profit de l’ignorance et la fin de ces amitiés potentiellement mauvaises pour vous et votre confiance en vous-même.
J’aimerais faire un léger aparté sur la notion de « cheval facile », utilisée régulièrement à mauvais escient, toujours afin de dénigrer de manière douce et hypocrite le niveau du cavalier auquel on s’adresse. Quand on dit à quelqu’un que son cheval est facile, on sous-entend souvent qu’on a plus de mérite en tant que cavalier quand on monte un cheval difficile, ce qui n’a absolument aucun sens ! La phrase « c’est normal, ton cheval est facile » quand un cavalier raconte une bonne séance, c’est pire qu’une claque dans la figure. Sauf que dans beaucoup de cas, le cheval est rendu « facile » grâce au travail d’un ou plusieurs cavaliers afin de le rendre tel, sous réserve qu’un cheval puisse être « facile », c’est donc un aboutissement pour un cavalier qui devrait être mis en valeur plutôt que son utilisation actuelle. Après y avoir réfléchi, deux phrases simples reviennent dans ma bouche quand j’entend ce genre de commentaires : « Oui, il est facile grâce à des années de dur travail pour le dresser correctement » (petite phrase qui peut être prise comme un sous-entendu que son cheval est plus difficile parce qu’il ne le dresse pas assez bien… attention aux disputes qui interviennent quand le cavalier en face avait bien une idée malveillante au bout du fil !), ou bien « Oui, merci, on a bien bossé », phrase plus douce ponctuée d’un remerciement qui sous-entend fortement que vous prenez ça pour un compliment, et un petit rappel que cette « facilité » vient du travail. Ne vous laissez pas abattre, vous avez une chance énorme d’avoir un cheval dit facile, et si il ne l’est pas encore, travaillez dur !
⁃ Conclusion.
Après ces quelques témoignages, il ressort plusieurs notions qu’il me semble important de souligner lors de commentaires de votre entourage proche ou pas.
La première, c’est de faire le tri entre la bienveillance et la malveillance. Il faut s’interroger sur le fond du commentaire que vous venez de recevoir, et essayer de trier vos pensées pour décider si oui ou non, il avait pour but de vous aider. Si oui, il est bienveillant, et ça vaut peut être le coup de se remettre en question. Si non… L’ignorance est le meilleur des mépris.
La deuxième, c’est justement cette notion de remise en question. Le monde du cheval est changeant, les pratiques et les modes évoluent, mais l’animal nous encourage à constamment remettre en question notre équitation ou notre mode de fonctionnement. Rien n’est jamais acquis, et il faut parfois admettre qu’il est temps de réfléchir à votre manière de faire. Les commentaires peuvent vous y aider, et cette remise en question peut inclure une culpabilité. Mais elle viendra de vous !
La troisième, c’est de ne pas hésiter à faire savoir quand le commentaire reçu a été mal perçu. Bien ou malveillant, des progrès sont possibles pour votre interlocuteur afin d’améliorer sa façon de s’adresser à vous (et aux autres cavaliers qui l’entourent), mais pour cela il faut qu’il sache que ses répliques ne sont pas acceptées. Ainsi, selon votre humeur du jour, il est conseillé de répondre calmement et de manière bienveillante, d’expliquer que vous n’aimez pas le commentaire/le ton, et que vous n’aimez pas que l’on vous parle comme ça. Au mieux, il tentera de s’améliorer, voir s’excusera. Au pire, il vous enverra promener, et ça fait du tri dans vos connaissances.
N’hésitez pas à me raconter en commentaire de quelles manières vous avez, ou avez été, culpabilisé ! En attendant, j’espère que cet article vous a plu malgré sa longueur. Il a beaucoup trainé et il a été compliqué à organiser (même si c’est encore un peu le bordel). J’espère être comprise et que vous avez pu découvrir des témoignages intéressants !
Salut les tribu’. Vous avez du remarquer que ce blog est un peu (beaucoup) à l’abandon en ce moment. Pas de panique, je suis toujours là, mais je manque relativement de temps pour moi -et mes poneys- en ce moment. Alors histoire que WordPress ne pense pas que je suis décédée, j’ai décidé de vous pondre un article rapide et un peu (beaucoup) vu sur la youtubosphère équestre :
10 choses que vous ne saviez pas sur… Soleil
1 – Il a vécu les cinq premières années de sa vie comme étalon dans un troupeau semi-sauvage. Comme Spirit en vrai.
2 – Il est papa d’une jolie demie-trait nommée Cajoline, qu’il a conçut avec… une percheronne. Pas froid aux yeux.
3 – Il a une pelote sous le toupet. Nous sommes deux à connaitre son existence tant son toupet fait partie de son personne : Lui-même, et moi. Les autres ne la remarquent pas, ou l’oublient aussitôt.
4 – Quand je l’ai essayé, j’ai faillit tomber comme une bouse. Il a eu une frayeur et est parti plein cul, j’ai tenu… et j’ai signé. Ma maman m’a demandé douze fois si j’étais sure de mon choix avant de signer le chèque.
5 – Je suis propriétaire de l’animal depuis… un an et demi. Ma maman et mon papa m’ont offert les 51% restant de l’animal pour Noël 2016, mais il est entré dans ma vie en 2011.
6 – Quand j’ai été plâtrée, j’allais régulièrement le promener à pieds pour le faire brouter. Et pendant toute la balade, il boitait du postérieur droit. Une fois dans le pré, il ne boitait plus. Et j’étais plâtrée de la jambe droite. Connectés quoi.
7 – Avec moi, il est parfaitement éduqué. Mais avec les autres, c’est un petit con, littéralement. Si il a décidé de ne pas te donner les pieds parce qu’il n’aime pas ta tronche, tu pourras toujours essayer… Il ne les donnera pas.
8 – Il sait parfaitement qui il a sur le dos. Il a un regard à rayon X qui détecte si tu tiens ou pas. Si tu tiens, son pari du jour va être de te faire tomber. Par contre, si tu es débutant, il sera un vrai poney d’école. Et si tu as le malheur de grimper en annonçant que tu vas le mater… Bon courage pour la chute qui suivra.
9 – Il est fils d’un PSAr et d’une dame Fjord dont la relation secrète n’était absolument pas sensée aboutir à ce genre d’enfant caché. Du coup, il a une robe changeante en fonction des saisons, plus jaune qu’un palomino mais bien plus doré qu’un alezan, avec une raie de mulet, les crins bicolores et les extrémités plus foncées. Les puristes parleront de Red Dun, les Haras parleront de Café au Lait, moi je dirais juste qu’il est jaune.
10 – Il est gaulé bizarrement. En licol, il faut prendre du Cob. Pareil pour les protections avant, mais à l’arrière il faut du Cheval. En mors, il fait un petit 115. Il a un dos court en 17 pouces, mais il faut absolument prendre un tapis Cheval sinon ça dépasse pas des cotés. Une fois sur deux, ça ne va pas.
Et voilà ! En attendant de vous préparer d’autres articles (ou de finir ceux en cours), je vous souhaite le meilleur, ainsi qu’une bonne fin d’hiver ! LOVE
Bonjour les tribu’. J’espère que vous allez tous bien et que cette semaine un peu fraiche vous a épargnée des épidémies d’angines, grippes, gastros et autres joyeusetés de l’hiver.
Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vous retrouve pour un banc d’essai, c’est-à-dire un article proposant d’essayer un produit équin et de vous donner mon avis objectif à son sujet. Et pour commencer la catégorie en beauté pour 2018, ce n’est pas un, mais quatre produits de saison que je vous propose de tester ensemble autour du thème des fourchettes pourries. Trois sont issus du commerce et un mélange maison, pour votre plus grand plaisir.
Le fléau de la pourriture des fourchettes nous touche tous et toutes en cette saison, quelque soit le mode de vie de nos équins, et ce même si on a fait un peu de prévention avant. Vous avez été épargnés ? Bravo, vous avez bien de la chance, car chez moi, ça n’a pas loupé. Le changement radical de mode de vie de mes lardons m’a fait éviter la gale de boue hivernale annuelle, mais les fourchettes n’ont pas été à l’abri et n’ont pas eu le temps de s’adapter au passage de la boue au boxe. Mon pin’s ayant été très peu touché, je vais plutôt orienter le test vers ma jaunisse qui, fort heureusement, n’a aucun problème pour donner les pieds. Ça m’arrange bien car je ne fais que ça depuis deux mois : lui prendre les pieds, les garder en main, les triturer, appuyer dans les trous, arracher les morceaux, me pincer le nez… Berk ! Trêve de blabla, passons aux tests ! Ils ne sont pas décrits par ordre chronologique d’utilisation mais je les ai utilisés assez longtemps pour en donner un avis.
– Produit pour fourchettes / Décathlon
On m’a beaucoup recommandé le produit bleu de chez Décath’ pour son rapport qualité/prix, j’ai donc investi pour l’essayer. Le prix avoisine les 5€ dans l’enseigne pour un petit bidon tout bleu.
Packaging : Un petit bidon avec un embout. Petit bémol cependant : Il faut couper le bout de l’embout précision et faire attention à ne pas arracher le bouchon relié au bidon, mais j’ai du tailler mon embout pour que le bouchon rentre. À mon avis, un embout qu’on peut dévisser et qui laisse apparaitre le trou serait plus pratique et plus sécurisant, car en taillant trop cet embout, on risque de voir apparaitre des fuites dans sa boite de pansage après une chute du bidon sur le coté. Autre bémol pour le trou que je trouve trop important, l’afflux de produit est important et il est très facile d’en gâcher. Pour l’appliquer, la prise en main est cependant pratique et un peu de temps tête en bas nous permettra de récupérer le fond.
Texture : Un gel bleu assez épais. Trop liquide pour bien tenir dans les lacunes, mais assez épais pour l’appliquer dans les bonnes zones.
Application : Je l’ai appliqué avec l’embout dans les lacunes et les trous. Le produit coulant sur la sole, j’ai pris le pli de l’étaler en tapotant avec un pinceau que j’ai trouvé à Action, j’en ai ainsi recouvert la fourchette. Le bidon facilite l’application aux endroits choisis, bien plus pratique qu’en produit en pot à mon sens.
Mon avis à son sujet : J’ai été agréablement surprise de voir un progrès sur ses pieds en quelques utilisations, mais pas suffisant pour un réel traitement au vue de l’état des pieds de mon jaune. Je le garde donc en application hebdomadaire pour prévenir la pourriture quand elle sera guérie, notamment en automne. Le rapport qualité/prix n’est pas si exceptionnel que ça à mon avis, car la texture et l’embout nous font en utiliser beaucoup (trop). Même en faisant attention à la quantité utilisée dès la seconde application, mon petit bidon m’a duré cinq applications : soit je suis un boulet, soit il se vide très vite. Du coup, ça fait 1€ l’utilisation à peu de choses près et je trouve ça au final relativement cher. Je l’ai quand même racheté pour la prévention, mais je ne conseillerais pas pour une grosse pourriture.
– Hoof Remedy / Rekor
Ma copine d’écurie ayant son cheval atteint, et lui déconseillant donc le produit bleu et un produit que je citerais après pour son cheval qui a le don du pied difficile, nous nous sommes naturellement dirigés vers notre petit Padd pour trouver une alternative… Ce qui fut rapide, car ils n’avaient qu’un produit en stock. Séduite par la promesse et le coté pratique de la bête, mon amie et moi sommes reparties avec un flacon chacune. Ah les joies du marketing… #pigeon. Nous avons déboursé 11,90€, mais les produits sont fabriqués dans le département voisin, et j’aime bien le made in France (surtout pour avoir testé un démêlant de la marque qui a été la révélation de l’univers)
Packaging : Il se présente dans un petit tube avec un embout précision qui, cette fois, se dévisse. La taille de l’animal est effrayante car minuscule, mais il ne faut pas se fier aux apparences car il faut, selon la vendeuse, en appliquer très peu. Le tube est un peu souple, ce qui permet d’appuyer dessus pour faire sortir le produit si nécessaire, mais semble malgré tout assez solide pour ne pas casser en volant dans une boite de pansage (même si je doute de sa résistance face à un sabot).
Texture et application : Surprenante car c’est… de l’eau ! Légèrement bleutée, il suffit de secouer très légèrement le tube ou de le presser doucement pour faire sortir le produit. Bien entendu, il est évident que sa liquidité aurait tendance à le faire couler, je prend donc également le pli de tapoter un autre pinceau (on a toujours 40 pinceaux). Il est, à mon plus grand plaisir, très rapidement absorbé, me laissant ainsi le temps d’appliquer mon produit sur la sole avant de poser un pied presque sec par terre.
Mon avis à son sujet : Le testant actuellement pour retirer les derniers résidus de pourriture (et non sur une fourchette complètement atteinte), j’en vois les progrès dès la seconde application : la fourchette s’assainit visiblement, les morceaux partent facilement et je ne sens plus aucune odeur en prenant le pied. Le fait qu’il sèche rapidement est très pratique pour éviter que le produit ne se retrouve par terre, et le mode d’application ainsi que sa texture le rendent finalement très économique ! En plus de ça, le tube prend moins de place et prend donc naturellement ses appartements dans ma boite de pansage. N’ayant pu le tester sur une pourriture atteinte, je ne pourrais vous le conseiller pour cette utilisation, mais je vous le recommande pour une pourriture légère à moyenne ou de manière hebdomadaire en entretien. +1 pour le Made In France !
– Hoof Stuff / Red Horse
Le HS est LA solution qui m’a été recommandée sur les forums et les groupes Facebook pour régler mon problème de fourchettes. Et ça n’a pas été de la tarte… Je l’ai commandé sur le site de Cheval-Energy pour une vingtaine d’euro.
Packaging : C’est un petit pot assez lourd avec un opercule en plastique pour protéger le produits en ouvrant le couvercle. Le bouchon ne respire pas la solidité mais le format pot est obligatoire à cause de sa texture.
Texture et application : Soyons francs : J’ai sué. Beaucoup. C’est une matière blanche, fibreuse et collante, atrocement solide, qui est une galère à appliquer. Le produit n’a pas vraiment d’odeur mais sa texture filandreuse et collante est idéale pour tenir dans les lacunes, jusqu’à plusieurs jours ! Elle forme un film blanc isolant le pied des saletés en traitant en même temps. Pour l’appliquer, j’ai du me munir d’un petit tournevis et de l’opercule : j’ai prélevé plusieurs doses de produits que j’ai réchauffé entre mes doigts, j’en étais à quatre par pied (lacune droite, lacune gauche, lacune du milieu, et un endroit de la ligne blanche qui ne m’inspirait pas confiance) que j’ai déposé sur mon opercule. Une fois le pied levé et bien propre, j’ai du reprendre chaque boulette pour la réchauffer, l’étirer et l’appliquer comme je pouvais : au doigt, au tournevis en enfonçant bien, en lissant la matière collante pour qu’elle accroche bien… avant de passer mes doigts dessus pour vérifier qu’elle tenait bien. Temps passé pour les 4 pieds : une demi-heure, prélèvement de la matière inclus. Comptez au moins 5 min par application par pied qui doit rester levé, d’où l’obligation d’avoir un cheval adapté qui ne rechigne pas et ne vous mord pas le postérieur. On ne va pas se mentir : Ce fut particulièrement relou, et j’ai du prendre des conseils et regarder des vidéos youtube pour m’aider !
Mon avis à son sujet : Épuisant mais miraculeux. En quatre applications, ses pieds étaient méconnaissables ! En partant d’une vraie bonne pourriture et avec un bon nettoyage/séchage avant, je suis séduite. Le rapport qualité/prix est exceptionnel, j’en ai pour plusieurs années à ce stade. Il est totalement à la hauteur de sa réputation.
– Le produit naturel / Fabrication maison
Parce qu’avant d’investir, j’ai quand même essayé de faire une petite popotte maison en prenant des conseils ça et là !
Recette : Argile verte (Pharmacie), Vinaigre de Cidre (grande surface), huile essentielle de Tea Tree (Pharmacie)
Packaging/Texture/Application : J’ai tout mélangé dans un cul de poule, en ajustant le vinaigre pour créer la texture idéale pour l’appliquer au pinceau. Je l’appliquais uniquement sur la fourchette après un bon nettoyage. Je n’ai jamais réussi à faire une quantité suffisante pour une seule application sur les quatre pieds, j’en ai donc régulièrement jeté… Récupérer un petit bidon ou un petit pot qu’on peut fermer serait un plus.
Mon avis à son sujet : Pour être franche… Je n’ai vu que très peu de différence. J’ai du mal à imaginer un traitement complet avec cette mixture… Peut-être en été sur une fourchette en bonne santé pour assainir de temps en temps ? Je suis partagée. Du coup, vous voyez bien que je m’attarde pas à ce sujet… Je pourrais broder mais vous en seriez pas dupes, autant y aller rapidement.
– Conclusion
Pour ce premier banc d’essai, on peut dire que j’ai exploré quelques possibilités. Je conclurais simplement sur ceci : À mon sens, le seul produit qui traite une pourriture bien atteinte sera le Hoof Stuff, qui a réglé le problème en un temps record. Les trois autres seraient des produits d’entretien pour prévenir une éventuelle atteinte de la fourchette par l’humidité. Aussi, plusieurs astuces existent pour venir en aide à la prévention, comme prévoir un endroit sec pour nos chevaux de pré aux endroits où ils piétinent le plus (comme le coin bouffe), bien entretenir l’hygiène du box en le curant régulièrement, et surtout agir dès les premiers signes : Une fourchette qui se décolle par morceaux, qui part en lambeaux au curage ou qui sent mauvais mérite qu’on s’y penche le plus tôt possible.
J’espère que cet article vous aura été utile, et je vous embrasse langoureusement sous la pluie avec une musique douce pour rendre la scène romantique. Bien à vous,
Si vous suivez un peu l’actualité équestre, vous n’êtes pas sans savoir que la chaine équestre Equidia Life nous a quitté définitivement au premier janvier. Si la nouvelle année est souvent synonyme de résolutions sur nos vies, c’est souvent accompagné des réformes et de hausses pas toujours cools comme les cigarettes, le gasoil, la TVA… Et bien cette année on peut rajouter à ça la fin d’Equidia Life.
Adieu mon pote.
Qu’on ai aimé ou pas Équidia, on se doit de souligner que c’était la seule chaine où on pouvait voir de temps en temps des chevaux hors course. Et ça, c’est quand même triste. On est pas mal de cavaliers, et personne ne s’intéresse à nous ! Pour nous consoler, une nouvelle chaine devrait arriver qui se nommera Cheval TV. On a pas trop d’info, si ce n’est qu’elle est financée en partie par la fédé, et un teaser. Et un prix déjà : 5€ pour les adhérants FFE, 10€ pour les non-adhérants. Aie ! Là, j’ai déjà commencé à tiquer… Alors j’ai concocté une petite liste rapide de 10 trucs que j’aimerais trouver chez Cheval Tv qui manquait chez Equidia Life selon moi. N’hésitez pas à ajouter des points dans les commentaires, au cas où les PDG de la future chaine passent par là !
– Truc 1 : Un replay gratuit.
Je le dis et je le répète : Je suis sure que c’est ça qui a plombé Équidia Life (EL pour les intimes). Non mais sérieux, tu payes une chaine (via ton abonnement si ta tv est reliée à un décodeur, ou via directement eux), et tu dois payer un abonnement pour regarder les replay ? Non, je ne suis pas d’accord. Mettez-nous quelques pubs à la place, le replay TF1 nous en assomme bien ! Pourquoi ne pas proposer l’abonnement payant pour le direct et le replay sans pub OU un replay gratuit avec publicités ? Je suppose que les revenus générés par les pubs seraient plutôt bons, ils auraient tout à y gagner puisque l’audience augmenterait sensiblement.
– Truc 2 : Du travail à pied
Je ne parle pas seulement cinq petites minutes avec le petit poney pour aider Folichon a ne plus tracter pour sortir du boxe, mais bien d’une vraie émission courte avec différents pro’ qui nous donnerait des exercices à faire, avec un VRAI cheminement. Et pas forcément par la Cense, pitié, on en a trop vu… Aller quoi, une vingtaine de minutes où Michel nous explique comment faire tel ou tel exercice, et un cheval qui ne connait pas l’exercice. Un truc un peu construit ! On est là les équi-piétons ! Et si on pouvait en profiter pour découvrir d’autres méthodes, je vote pour.
– Truc 3 : Du handisport
Comment promouvoir les disciplines handi dans notre sport si personne n’en parle ? Moi, j’aimerais bien une émission où on découvre Micheline qui est paraplégique et qui monte à cheval (en concours ou pas), où on voit les adaptations matérielles et l’éducation spécifique de sa monture, afin qu’elle monte à cheval en toute sécurité. On est des cavaliers valides, oui, mais nos cavaliers handi’ n’ont pas beaucoup d’émissions où ils peuvent se reconnaitre. C’est l’occasion non ? On pourrait aussi en profiter pour voir quelques concours handi, ça nous ferait pas de mal.
Vous connaissiez le CPEDI de Deauville ? Moi pas !
– Truc 4 : Des soins
Les astuces de Michel, vétérinaire, pour constituer sa trousse à pharmacie, d’Henri, maréchal, pour traiter une pourriture de la fourchette, d’Inès, ostéo, pour détecter une douleur ou encore de Lisa, dentiste, pour détecter une douleur dentaire. Des soins quoi ! Monter sur son cheval et faire tagadac, c’est bien, mais savoir s’en occuper avec des bons conseils de pro, c’est bien aussi. En petite émission courte, ça peut vraiment être de la balle à condition de rester pro’ et de prodiguer des conseils en toute sécurité. D’ailleurs, un petit replay de l’émission disponible sur facebook pourrait être une bonne idée pour proposer du partage et booster les vues.
– Truc 5 : D’autres disciplines
Cso/dressage/complet, ouais. Attelage simple/double/tandem, reining, barrel racing, equifeel, voltige, TREC, endurance… C’est bien aussi ! Ça nous fait découvrir d’autres disciplines, ça nous change un peu et c’est super intéressant. J’adorerais voir les parcours d’attelage à la télé, et une couverture médiatique peut tendre à faire connaitre la discipline de l’attelage sportif. Aller la FFE, vous avez plein de disciplines à nous faire découvrir ! Ça permettrait aussi de promouvoir d’autres disciplines auprès des cavaliers téléspectateurs et des écuries qui les proposent.
Ca change des barres colorées dans la grande carrière.
– Truc 6 : Des confrontations
Ça va vous paraitre bizarre, mais moi j’adorerais une émission qui propose à des « maîtres » d’une technique d’éducation de se confronter autour d’un but commun, genre apprendre à un cheval à monter en van. On suivrait chacun des pro’ avec chacun leurs techniques et exercices, on découvrirait d’autres méthodes et on pourrait piocher différentes idées pour constituer nos propres exercices pour régler nos propres problèmes. Mais pas autour d’un « concours » de qui ira le plus vite, j’aimerais du partage et de la bienveillance. Comme une émission « Apprendre à mon cheval à reculer » méthode dite classique vs clicker vs équitation comportementale… Si tu veux faire pareil, tu choisis ta technique ou tu pioches parmi les trois. Idéal pour constituer nos propres fiches et s’adapter aux différents publics, non ?
– Truc 7 : Une journée dans la peau d’un pro’
Une belle émission de deux heures bien construite qui suis pendant un moment un professionnel de la filière au quotidien, mais pas seulement les bons cotés ! La vétérinaire qui se réveille à 9h00 fraiche comme un gardon pour faire naitre un poulain sans aucune complication, c’est pas ça ! Moi je veux voir de la monitrice à 7h00 en train de nourrir avec les cheveux droits debout sur la tête et des cernes, un saddle fitter qui n’arrive pas à convaincre son client de l’utilité de sa profession, ou un cavalier pro pleurer après un mauvais parcours. On veut la vérité quoi, le bon et le mauvais ! Ça nous apprendrait de nouvelles choses, nous ferait comprendre nos professionnels et surtout, ça cesserait d’idéaliser les métiers équins auprès de nos jeunes.
– Truc 8 : Une forte présence sur les réseaux
Qu’on se le dise, les réseaux sociaux font partie de notre vie. Autant en profiter ! Des annonces sur facebook, des discussions sur twitter, des bonus sur youtube, et même pourquoi pas un blog ou un site bien ficelé avec des PDF des exercices vus dans telle émission ou des tests produits ? La plateforme web est trop énorme pour la laisser passer ! Pourquoi pas aussi organiser des partenariats avec des blogueurs er youtubeurs de la filière ? (Monsieur le PDG, vous pouvez me contacter, je suis dispo !)
– Truc 9 : « Mon club et moi… » version adulte !
Quand j’étais un peu plus jeune, j’adorais regarder l’émission « Mon club et moi », dont le principe était de visiter le club d’un cavalier sous toutes ses coutures. Mais à force c’est sacrément répétitif… Pourquoi ne pas agrandir le principe en faisant visiter toutes sortes d’écuries, des paddock paradise, des écuries western, voir même nous proposer un tour du monde en nous faisant voir les écuries d’Espagne, du Maroc, du Congo, d’Australie…? Découvertes et dépaysement assuré ! En plus, ça ouvrirait pas mal d’esprits et ferait de la publicités à nos petites écuries alternatives.
Oui, ceci est bien une écurie.
– Truc 10 : Toucher tous les publics !
Nous ne sommes pas « des cavaliers », nous sommes des personnes et des animaux. Ce qui inclut que nous avons des disciplines, des principes d’éducation et des centres d’intérêts différents ! Les concours de CSO, ça va cinq minutes si vous êtes intéressés par autre chose… Nos cavaliers Western doivent sacrément s’ennuyer, comme nos meneurs d’attelage doivent bailler, comme nos cavaliers de loisirs doivent… zapper ! Toucher un plus grand public, pas uniquement composés de jeunes cavaliers de club ou d’ado férus de CSO serait tout bénef’. Mais si on pouvait nous proposer des émissions qui nous sont adaptées, j’apprécierais qu’on ne s’arrête pas à une méthode. Les cavaliers qui pratiquent l’équitation comportementale ne vivent pas tous avec La Cense, comme tous les cavaliers sans mors ne font pas de l’équitation comportementale… Vous voyez l’idée ? En fait, moi je veux de la diversité. Je ne payerais jamais un abonnement pour des émissions qui ne me sont pas adaptées.
Et vous, qu’est-ce que vous aimeriez retrouver dans une chaine cheval ?
Sources :
Photo Equidia Life : Google images / Photo handi : Site du CPEDI de Deauville / Photo du concours d’attelage : Le courrier de l’Ouest / Photo de l’écurie de luxe : Site du château de Font du Broc (Elevage Massa).
Salut les tribu’, j’espère que cette période de Fêtes est propice au chocolats et aux calories ingérées autour d’un bon verre. Moi, de mon coté, je réfléchis et j’écris pour vous, et aujourd’hui j’ai choisi d’écrire sur la peur. D’ailleurs, ce sera le dernier article de 2017, enjoy !
La peur est quand même un grand sujet, très vaste, et il serait compliqué pour moi de faire un seul article pour vous l’expliquer et vous conseiller. Néanmoins, étant une cavalière relativement flippée et ayant lu un post sur Facebook à ce sujet ce matin pendant mon café, il m’apparait clairement que je peux vous faire un article complet sur la peur du cavalier. Cela va sans dire que je vais parler d’expériences personnelles et les élargir au commun des mortels, je risque donc de donner des conseils qui ne vous conviendraient pas, car vous vous doutez bien qu’on est tous et toutes différent.e.s et qu’on a pas la même façon de réagir à l’angoisse ou à l’adrénaline.
Je vais donc vous donner un cheminement et quelques conseils pour vous aider à identifier, assumer et vaincre vos peurs de cavaliers.
La peur : L’identifier.
Il est très facile pour quelqu’un d’avoir peur. Ce serait fortement gnangnan de vous dire que tout le monde a peur, que c’est normal, et tout et tout. Mais bon, maintenant que vous l’avez lu, je ne vais pas le répéter. Ainsi, quand on sent son coeur ce serrer et l’angoisse monter face à une situation donnée, il est facile d’identifier sa peur, de mettre le mot dessus et d’avancer pour régler le problème. Par contre, certaines peurs sont un peu plus profondes, et là, les identifier sera plus difficile et peut nécessiter le coup de main d’une personne extérieure. Seul vous pouvez le savoir et faire ce cheminement.
Chez les cavaliers, différentes peurs plus ou moins profondes sont visibles et se répètent, parfois pendant des années. On peut remarquer chez beaucoup la peur du saut d’obstacle, la peur des balades seuls, la peur des terrains pentus, la peur de certains mouvements de nos chevaux qu’on a affilié à une chute ou à une montée d’adrénaline (comme son cheval qui passe en mode 4×4 qui a le cul puissant qui commence à se soulever, ou une violente descente de tête), la peur simplement de monter à cheval, ou de monter un cheval en particulier. Ces peurs, on les ressent régulièrement et on passe parfois au dessus sans trop de difficultés, avec une remise en question et un petit coup de main. Par contre, des peurs plus profondes peuvent être visibles, qui découlent d’angoisses d’être humain et non de cavaliers, comme la peur de l’échec.
Si certaines peurs peuvent remonter à un souvenir de chute désagréable ou d’une grosse frayeur, certaines peurs de cavaliers qui paraissent insignifiantes peuvent aussi découler d’une peur ou d’une phobie, comme un vieux vertige qui bloque la pratique du saut d’obstacle, ou la peur de se perdre en balade. Ainsi, il parait évident que pour identifier sa peur, il ne suffit pas de s’arrêter au moment T ou à la discipline qui nous effraie, mais aussi effectuer un cheminement plus profond qui peut révéler bien des surprises.
Une fois la peur identifiée et la cause probable trouvée, il sera bien plus facile de régler le problème.
Quand tu arrives au centre et que tu montes Terreur qui te terrorise rien qu’en te regardant dans les yeux. Et qu’en plus vous faites une puissance. Et qu’il sort de débourrage et n’a jamais sauté. Et que tu traines une gastro.
(Expérience personnelle)
Pour vous donner un exemple, je vais vous raconter ma petite expérience personnelle de cavalière et d’auteure du blog.
Une fois, quand j’étais haute comme trois pommes, on faisait du saut au club. Ca n’a pas loupé, Apache est parti à droite après le saut alors que je suis partie à gauche, je suis tombée lamentablement au ralenti, et une fois la frayeur de ma monitrice passée, j’ai pu observer mes collègues se foutre allègrement de ma poire. Je suis remontée, tétanisée et vexée, ai été forcée à ressauter pour ne pas rester sur l’échec, et ça a signé le début de ma phobie du saut d’obstacle. De fil en aiguilles, j’ai toujours eu la boule au ventre la semaine où le cours devait concerner cette discipline, quelque soit ma monture, routard de club ou poney capricieux, j’avais peur, et montait toujours la boule au ventre. Les mono’ changeant régulièrement, je les mettais au courant de ma phobie, et ils s’évertuaient à la faire passer comme ils pouvaient, usant de toute la pédagogie dont ils étaient capables (et même si c’est un échec, je les remercie d’avoir essayé) : baisser la dernière barre du cours pour me permettre de la passer aussi comme les copines, me pousser au cul, me faire chanter à cheval, me hurler dessus, me forcer ou me laisser le choix, faire scander le public… Je crois qu’ils ont tout essayé, mais j’ai pas réussi à passer au dessus. Je suis tombée il y a plus de quinze ans, et j’ai assumé ma peur très rapidement à ce moment là, mais ça ne m’a pas aidé pour autant car j’ai rapidement subit les moqueries gentilles de mes copines, qui au final, ont renforcé ma peur. A force de réfléchir, je me suis simplement rendu compte que je n’avais pas simplement peur des barres (sinon un cheval sympa, un prof qui ne hurle pas, me sortir le manche à balai, et j’étais repartie), j’étais aussi blessée dans mon ego (surdimentionné, j’avoue) et j’avais peur du regard des autres, ce qui explique très certainement pourquoi la principale raison de l’achat de mon Soleil, c’était « monter toute seule, sans qu’on me regarde ». Ainsi, une simple peur des obstacles en apparence s’est révélée bien plus profonde qu’elle n’y parait. Elle m’a aussi aidé à relativiser, redécouvrir les autres disciplines, et apprendre quel type de professeur m’était le plus adapté (soit un prof qui ne pousse pas et ne hurle pas).
(Fin de l’expérience personnelle)
C’est pas bon d’être sous pression
La peur : L’assumer.
En tant que personne humaine dotée de sentiments, et éventuellement d’une fierté qui nous est propre en tant qu’individu, il est essentiel d’assumer sa peur une fois qu’on l’a identifiée. Savoir que l’on a peur et le refouler au plus profond en le cachant aux autres et à soit-même n’aide absolument pas à avancer, bien au contraire. C’est une réaction qui est naturelle, et l’assumer semble logique, mais parfois c’est bien plus compliqué et je pense que cela dépend vraiment des personnes. Je ne pourrais pas vous aider à assumer vos peurs, car encore une fois, nous sommes tous et toutes bien trop différents, mais pour se faire conseiller, il serait bon de parler de ce sujet avec une personne qui nous ressemble sur ce point.
L’important sur ce sujet, c’est de se connaitre, et je ne parle pas simplement de votre corps mais bien de votre esprit. Si vous vous connaissez suffisamment, vous serez à même d’y réfléchir et d’assumer votre peur. Et si vous ne souhaitez pas la partager avec un tiers, c’est votre droit le plus absolu, l’important étant bien de l’assumer auprès de vous même. Se répéter « j’ai pas peur, j’ai pas peur, j’ai pas peur » devant une situation qui vous fait flipper n’est pas une solution : non seulement vous montez en pression, mais en plus votre monture risque de le sentir et d’empirer la chose, mais je ne vous demande pas non plus d’arriver à l’écurie un matin en hurlant « EH MICHELLE TU SAVAIS QUE J’AI PEUR DE SAUTER DES OBSTACLES ? » (sauf si tu as totalement confiance en Michelle et qu’elle est en capacité de t’aider, mais j’en parle après). Devant une barre, si vous êtes morts de trouille en train de vous mentir, vous pensez que votre cheval va la passer sans se poser de question pour vous rassurer ? Vous n’êtes pas sur d’y arriver, pourquoi lui le serait ? Assumer sa peur, c’est bien pour vous mais aussi pour lui.
Michelle sera contente de ta prise de conscience. Même si elle t’a déjà vu pleurer devant une barre au sol et qu’elle avait deviné que c’était pas ton truc.
La peur : Mettre en place des solutions
Une fois la peur identifiée profondément et assumée auprès de vous même, il est temps de sauter sur l’occasion pour essayer de la régler. Mais avant ça, votre cheminement doit avoir prit en compte qu’il faut que vous en ayez envie.
(Expérience personnelle)
J’en reviens brièvement à mes moniteurs qui ont toujours voulu me forcer à passer par dessus ma peur et les barres, se sont-ils jamais accroupis devant moi pour me demander droit dans les yeux si j’avais envie de régler ma peur ? Je ne crois pas, non. En fait, je n’ai jamais eu envie jusqu’ici de régler le problème au point de m’y mettre. J’ai cheminé, commencé à réfléchir à des solutions, mais je n’ai jamais voulu franchir le pas, et le jour où ça arrivera, ça fonctionnera (mais en attendant laissez moi flipper tranquillement, merci).
(Fin de l’expérience personnelle)
Alors au programme…
Donc, le jour où vous savez exactement de quoi vous avez peur, où vous êtes conscient de votre peur et où vous voulez régler le problème, vous pourrez commencer à trouver des solutions, mais pas avant, sinon ça ne servira à rien mis à part vous faire culpabiliser. Les fumeurs, vous ne culpabilisez pas de ne pas réussir à arrêter de fumer sous la pression de vos proches et votre médecin ? Est-ce que vous en avez simplement envie ? C’est la base de tout : soyez motivé et tout ira bien. (je ne donne pas de leçon, je suis fumeuse aussi. Oui j’ai tous les vices…)
Donc, une fois la motivation présente, on va encore réfléchir deux minutes et essayer de trouver des solutions et des exercices pour vaincre tout ça. Dans cette étape, rien ne vous empêche de faire appel à quelqu’un pour vous aider, idéalement quelqu’un du monde du cheval comme une copine cavalière avec un peu d’expérience, un professeur ou autre. Sinon, le web peut vous aider et vous pouvez même personnaliser vos demandes en utilisant des groupes facebook, ou encore en vous créant un profil sur un forum. Je n’ai pas la prétention de répertorier toutes les peurs et les détails, mais je peux vous donner quelques pistes :
Toutes les peurs réunies :
Vous renseigner sur la sophrologie et la relaxation, bien vous échauffer et souffler bien fort, prendre le temps de faire une pause quand la pression monte en vous, monter un cheval sympa, être encadré par quelqu’un qui vous convienne, ne pas avoir de public…
Peur du saut :
Prendre un cours particulier en club, vous fixer un objectif de hauteur et prendre le temps dans la séance de l’atteindre (en restant possible bien sur, je ne sauterais pas 1m demain avec quinze ans de phobie), créer un exercice à vous (comme une petite ligne)…
Peur des balades :
Sortir dans un endroit connu de vous et votre monture, sortir accompagnés (personne à pied, à vélo ou à cheval), vous fixer un petit parcours et l’agrandir au fur et à mesure, choisir un jour propice (cheval détendu au préalable voir un peu fatigué, jour ensoleillé, avoir bien dormi la nuit précédente)…
Peur d’un cheval en particulier (comme au club) :
Faire la connaissance de ce cheval hors équitation (sans son box, le sortir, le panser, le marcher à pied), le monter sous surveillance d’une personne de confiance, monter sur un temps court puis agrandir au fur et à mesure, ne pas hésiter à faire une séance de pas complet…
Terreur te passe le bonjour !
(Expérience personnelle)
Moi-même, en tant que flippée des barres, les rares fois où j’ai sauté à ma demande sous la surveillance deux personnes de confiance (une amie et ma maman), dans une carrière (alors que mes chevaux étaient au pré, je me suis donc déplacée), avec un objectif de hauteur atteignable (soit trente centimètres, riez pas), et j’ai fais une crise d’angoisse. Donc ma maman est arrivée et m’a fait faire de la sophrologie pour me calmer, et j’ai été bien heureuse qu’elle soit là pour m’aider à me calmer. Une fois calme, sous les encouragements de mon amie, j’ai atteint mon objectif et suis descendue contente de moi. Ensuite j’ai abandonné l’idée de vaincre ma peur pour le moment, n’ayant pas un cheval adapté pour m’aider à reprendre confiance étant donné que la jaunisse saute très bien si il est encadré dans les jambes, et en tant que personne n’ayant pas de jambes, il avait fortement tendance à zigzaguer et à se dérober devant la barre. N’ayant pas d’autre cheval à disposition, encore moins un maitre d’école, j’ai reporté mon idée.
(Fin de l’expérience personnelle)
Dans tout cela, vous remarquerez plusieurs principes qui me paraissent essentiels :
Prendre le temps. Faire des pauses, se fixer de petits objectifs au début, faire de courtes séances… Une peur ne se règle souvent pas en une seule bonne séance.
Être encadré. Par une copine, une prof ou une personne totalement extérieure à l’équitation, mais une personne qui saura vous parler en cas de stress et vous détendre. Pas forcément pour vous faire travailler, juste pour être là si vous avez besoin d’une épaule ou un coup de pression.
Créer un exercice au préalable. Cela peut vous permettre d’appréhender votre séance et éventuellement vous confronter à différentes situations potentielles au cours de cette séance pour éviter les surprises. Cela peut aussi vous aider à coucher votre peur sur papier, et surtout vous aider à bien effectuer cet exercice et vous tenir à l’objectif fixé au cours de la séance. Si vous avez fait ça bien, vous pouvez confier le papier à la personne de confiance qui sera avec vous pour vous recadrer en cas de besoin, du genre « on avait dit un croisillon, on s’arrête au croisillon, je ne monterais pas la barre aujourd’hui ».
Choisissez votre monture. Si vous êtes propriétaire et que votre propre cheval convient, vous pouvez choisir de le monter si vous avez assez confiance en lui et qu’il peut vous aider à vaincre votre peur (ne prenez pas votre trois ans qui n’est jamais sorti de la carrière pour vous aider à vaincre votre phobie des promenades). Si votre monture ne convient pas, demandez aux copines propriétaires ou prenez un cours particulier dans un club en l’avertissant du but de la séance afin de choisir la bonne monture : si changer de monture peut être angoissant, cela peut aussi vous aider si votre monture est une des causes de votre peur. Si vous êtes déjà en club, parlez à votre mono et demandez expressément à travailler sur votre peur avec un cheval qui convient, c’est aussi son rôle de vous aider et de choisir votre monture du jour en prenant en compte vos frayeurs. De même que si vous avez un cheval un peu joyeux, détendez-le un peu avant si vous le pouvez, en liberté ou en longe, voir par un autre cavalier. Evitez aussi la carrière en plein hiver avec un cheval qui n’est pas sorti de son box depuis dix jours pour vous remettre de votre peur des coups de cul, c’est un peu joueur.
Choisissez votre structure. Si vous êtes un cavalier avec des chevaux au pré sans carrière, peut être qu’il serait judicieux d’organiser une journée dans une écurie voisine avec une copine qui conduit le van. Si il pleut des cordes et que vous n’avez qu’une carrière à disposition, peut être serait il mieux d’attendre quelques jours et éviter une pression supplémentaire. Si vous voulez vaincre votre peur du cross et que le terrain est gelé, reportez. Evitez de monter dans une carrière de petite taille si vous voulez vaincre votre peur des enchainements d’obstacle aussi. Si vous en avez la possibilité, organisez-vous et bougez si besoin, vous avez le temps. De même que si vous choisissez une structure pour un cours ou un professeur particulier, visitez et discutez avant : ce n’est pas une fois sur place pour emprunter le terrain de cross et la grosse pente que vous reculerez parce qu’elle a été rasée le mois dernier.
Je sais que vous avez pris des notes
Conclusion :
La peur n’est donc ni une honte, ni une tare, mais bien quelque chose auquel le cavalier peut choisir ou non de faire face. Si vos bonnes résolutions contienne le fait de les vaincre, alors j’espère que cet article vous sera utile. Sinon, vous pouvez décider de la côtoyer le temps de prendre la décision de vaincre, libre à vous. L’important restera toujours de prendre du plaisir à cheval.
De mon coté, je suis ravie à l’idée de commencer cette nouvelle année en votre compagnie et vous souhaite, comme sur notre compte instagram @tribulationsequestres, de bonnes Fêtes. Bien à vous.
Il y a énormément de types de chevaux différents quant à leur rapport avec la motivation. Rien qu’à la maison, j’en ai deux bien différents là-dessus. Et constamment, pour ma jaunisse, je cherche des nouvelles techniques pour faciliter l’apprentissage, varier les récompenses, créer de nouveaux exercices, et surtout le motiver à effectuer mes exercices avec entrain et non en trainant du sabot comme il en est le professionnel. Si vous avez des enfants, vous voyez bien le votre, à l’heure des devoirs, qui arrive sur le bureau à une vitesse proche d’une moule sautant à cloche-pied, en soufflant si fort qu’il s’auto-décoiffe, et manque d’effondrer sa chaise en s’y laissant tomber avec un relâchement musculaire assez incroyable. Et surtout, vous voyez la mauvaise foi dont il fait preuve, la démotivation, la totale non-envie de travailler son exercice de mathématique dans lequel il doit savoir à quelle heure Michel est parti de Caen pour se rendre à Saint Etienne, sans oublier le petit B où il doit trouver combien il a consommé (le Palmashow, si tu me lis…). Par contre, si vous lui proposez au détour d’un calcul de vite terminer pour pouvoir regarder Zootopie à la télé en mangeant du pop-corn, les chiffres vont couler de source et les devoirs seront vite terminés. Avec nos chevaux, c’est pareil. Si un parent aura la capacité d’adapter l’exercice à la compréhension propre de son enfant (si lui-même comprend ledit exercice, c’est pas dit), un cavalier se doit de faire de même pour adapter l’exercice et le cheminement pour que sa monture comprenne le but et l’effectue sans trop de difficulté, donc pour cette raison, nous pourrons éventuellement revenir sur ce sujet plus tard.
Dans cet article, je vais plutôt me concentrer sur la motivation de nos équins, comment la faire venir à nous, et quelles récompenses et systèmes pouvons-nous mettre en place, en tant qu’humains pour les motiver.
La motivation chez le cheval, qu’est-ce que c’est ?
La motivation est l’ensemble des facteurs déterminant l’action et le comportement d’un individu pour atteindre un objectif ou réaliser une activité. C’est la combinaison de l’ensemble des raisons conscientes ou non, collectives et individuelles, qui incitent l’individu à agir au sein d’une équipe. – Jobintee.com/dictionnaire
La motivation en tant que telle, c’est donc ce qui amènerait notre cheval à atteindre l’objectif qu’on lui a fixé. Pour rendre mon article plus clair, je vais donc prendre un exercice simple : faire reculer notre cheval en main. L’objectif ici : faire un pas en arrière. Quelles sont donc les actions à mettre en oeuvre pour faire reculer notre cheval ? A mon sens, elles peuvent se décortiquer en plusieurs groupes : en faire la demande (dans ce cas, le cheval effectue l’exercice parce qu’on lui demande), lui donner une raison logique de le faire (il y a un fossé devant, il nous marche dessus…), lui proposer une récompense (tu recules, tu auras une récompense), lui donner un encouragement (« aller loulouuuuuu, recule, fait plaisir à mamaaaaan)(oui, c’est moi qui parle)(oui, vous allez aussi lire que c’est pas vraiment ce genre d’encouragement). Ce sont les actions principales sur lesquelles je vais donc me pencher ici. Ici, nous parlons donc, selon la définition, de raisons collectives, car une raison individuelle de notre monture pour reculer n’a pas besoin de notre demande, car quand il a la tête dans la clôture, il va reculer de lui-même, nous n’avons pas besoin d’en faire la demande. Ici, je vais bien différencier les notions de récompense (vocale notamment) et d’encouragement, car un encouragement n’est pas une récompense en soit. Je vais également passer rapidement sur la demande, car il sous-entendrait qu’il connait déjà un minimum l’exercice pour l’effectuer sur demande sans action supplémentaire de notre part.
Ca, c’est quand il recule. ENFIN.
Motiver, les actions à mettre en place dans son exercice.
Ainsi, pour obtenir rapidement la réussite de l’exercice, il parait logique de combiner, au moins au début, les différentes actions de la motivation.
Rappel : Demande, raison logique, récompense encouragement.
Donc, pour un exercice donné étant : Apprendre à notre cheval à reculer.
Une demande : Vocale ou physique ; « Recule » + faire une pression sur le licol ou le poitrail vers l’arrière.
Une raison logique : Faire cette demande devant le pare-botte, un mur, une barre, un fossé. Il paraitra ainsi logique pour la monture de reculer, puisqu’il ne pourra pas vraiment aller à l’encontre de la demande initiale sans risque de manger le mur.
Une récompense : Donnée dès un avancement dans la réalisation de l’exercice, pas seulement à la fin, pour faciliter l’apprentissage. Dans le cas présent, le moindre micro-pas en arrière peut mériter récompense. Nous nous y pencherons plus bas.
Un encouragement : Il n’est pas obligatoire et peut prendre différentes formes, on le fait parfois sans même sans rendre compte. L’encouragement n’est pas forcément verbal ni « positif » en tant que tel : un petit pas vers l’avant de votre part encourage un pas vers l’arrière pour votre cheval, si vous êtes face à lui. Un abaissement des épaules, une pression inconstante sur le point de pression, ou allant de plus en plus fort, sont aussi des encouragements minimes qui peuvent guider votre cheval vers la réponse. Il peut intervenir à n’importe quel moment au cours de l’exercice : dès le début pour une pression inconstante, quand vous voyez que votre cheval ne comprend pas ou cherche la réponse (en mâchouillant par exemple). On peut ne pas utiliser d’encouragement, mais ça risquerait de laisser notre monture mouliner un moment dans la question sans indication pour le réussir, c’est pas très sympa. Ca serait comme l’exercice de maths de votre enfant ; c’est quand même plus simple si vous lui soufflez « relis bien l’énoncé » ou « il a roulé 300km, et consomme avec sa voiture 7L de carburant pour 100km… Tu ne comprend toujours pas la question ?« . Au lieu de le laisser mouliner devant son énoncé, c’est plus sympa de l’aiguiller pour qu’il trouve lui-même la réponse quand la promesse du pop-corn ne suffit pas.
Le bord de la carrière quand tu as enfin réussi à esquisser quelques pas de déplacement latéraux. Toi-même tu sais.
Une fois tout cela lancé, il faudra renforcer la réponse qu’il va proposer. Attend, renforcer ? C’est quoi encore ce long paragraphe qu’elle va nous pondre, elle ?
Renforcer la motivation. Positivement, ou négativement ?
J’aime vulgariser le renforcement positif ou négatif avec toujours cet enfant devant l’exercice de maths, et le rapprocher avec le reculer. Je parlerais ici de renforcement négatif via une « punition », j’entend par la une pression ou une situation désagréable pour le cheval ou l’enfant, et non comme une pression qui est utilisée tout le temps. Je vous laisse un lien plus détaillé sur les renforcements si vous voulez vous y pencher plus sérieusement, je n’ai pas assez d’expérience à sujet du renforcement pour prétendre vous apprendre des choses à son sujet, je vais donc au plus simple et au plus compréhensible et invite votre curiosité à faire la suite.
Voyez plutôt : Votre gamin galère toujours autant devant son exercice débile. Vous commencez doucement à perdre patience, vous avez faim, Monsieur a préparé des lasagnes et votre N+1 vous a fait chier toute la journée, vous voulez juste regarder Zootopie avec du pop-corn et dormir. Vous lui avez demandé de faire cet exercice, vous lui avez donné une raison logique de le faire, qui est que sa maitresse a expressément noté cet exercice dans le cahier de textes pour demain, vous lui avez proposé une récompense qui est un film avec de quoi grignoter (et vous en mourrez d’envie), et vous l’avez encouragé en lui donnant un indice et en surlignant même les notions importantes de l’exercice comme le nombre de kilomètres entre les deux villes, sa vitesse moyenne aux 100km, et la consommation de la voiture. Vous SAVEZ qu’avec une vitesse moyenne de 100km/h, une consommation de 7L/100km et 300km de trajet, Michel a roulé trois heures et a consommé 21L d’essence pendant son périple, mais c’est à lui de trouver la réponse, bordel. En plus, elle consomme beaucoup sa voiture, il roule en Porshe ou quoi ?
Votre cheval, lui, vous voulez le faire reculer en main. Il fait trois degrés à l’écurie, vous avez oublié vos gants, vous commencez à vous les peler sévère votre maman, vous ne sentez plus vraiment vos orteils, et votre cheval ne trouve pas la réponse. Vous lui avez pourtant demandé de reculer en disant fortement et distinctement « RECULE » avec une voix neutre, tout en reculant votre longe vers son poitrail. Vous effectuez l’exercice devant le pare-botte pour que la réponse lui semble logique. Vous avez une rondelle de carotte dans la poche, et vous l’encouragez régulièrement en relâchant la pression sur votre longe et en la reculant de plus en plus loin vers son poitrail en jouant dans vos doigts dessus (si peu que vous les sentiez encore, eux, sans vos gants). Vous connaissez la réponse, vous attendez juste qu’il comprenne vos codes pour reculer un sabot d’un pas, pour pouvoir vite récompenser et le faire assimiler que c’est la bonne réponse et qu’il est sur la bonne voie. Et vous le voyez mouliner, vous regardez, ses oreilles qui bougent dans tous les sens, ça avance autant que votre gamin devant ses maths quoi.
Votre enfant propose une réponse : « Ba… Il a roulé 300 kilomètres en roulant à 100km/h… Il a donc roulé 30 heures ? ».
Le pire, c’est qu’il est sérieux.
Votre cheval propose une réponse : il tente d’avancer d’un pas. Enfin d’un micro-pas, merci le pare-botte.
Alors là, s’offre à vous une réponse à sa réponse pour le mettre encore sur la bonne voie : Vous hurlez qu’il est bête à manger du foin, en lui collant le crâne dans son cahier et en le sommant d’arrêter de jouer au petit con with you. Ou alors vous donnez une claque sur le nez de votre cheval en haussant d’un ton avec un « NON » qui agresse l’oreille de votre équin. Les deux seront surpris, bien au courant que la réponse n’est pas la bonne. Vous venez d’utiliser le renforcement négatif : vous avez « puni » la mauvaise réponse.
Ou alors, vous ne répondez qu’un « cherche encore » à votre progéniture, sans lui caresser la tête. Juste, laissez le continuer dans sa réflexion. Et votre monture, continuez juste vos encouragements, sans rien changer, comme si son geste n’avait aucune incidence ; et c’est bien le cas, puisque c’est la mauvaise réponse. Au bout d’un moment, la chair de votre chair, après réflexion, proposera qu’il a roulé trois heures. A ce moment là, vous esquissez un sourire fier, lui caressez la tête, en lui disant « oui, c’est ça, bravo mon chéri. Tu réponds à la deuxième question en réfléchissant bien maintenant ». Il répondra à la question (puisqu’il a compris l’exercice), et vous allez filer vous goinfrer de lasagnes et de pop-corn devant Zootopie (qui passe dans les prochains jours, d’où l’exemple, c’est pour penser à le regarder). Quant à votre cheval, devant son mur avec l’encouragement qui continu, il a bien compris qu’il s’était planté. Il va donc continuer à mouliner, puis esquisser un pas en arrière. Immédiatement, la pression de la longe va cesser, et vous pouvez mettre en place la récompense promise en lui tendant la rondelle de carotte après une caresse. Vous venez d’utiliser le renforcement positif : vous avez récompensé la bonne réponse.
Amour et chocolat.
La différence ? « Punir » la mauvaise réponse ou récompenser la bonne réponse. Ca parait infime, et pourtant, ça change beaucoup de chose.
Là, vous réfléchissez et vous vous dites que vous faites les deux, dans la vie quotidienne et la vie équestre. Et bien oui, on est beaucoup à utiliser les deux, et peu à utiliser exclusivement une seule des techniques, même si l’éducation positive chez nos canins commence à faire une entrée fracassante qui montre de grands progrès dans l’apprentissage et le comportement des chiens (et les mêmes résultats sont observés chez nos enfants et nos équins, au passage, mais je n’ai aucune expérience sur une éducation 100% positive pour les deux donc je ne m’avancerais pas dessus). Egalement, des professionnels du monde du cheval utilisent cette technique, notamment avec le clicker (on y reviendra).
Je vous voit venir avec vos gros sabots : Non, les « murmureurs » ne travaillent pas totalement en positif. Par exemple, une technique pour apprendre l’immobilité au montoir à un cheval consisterait à faire tourner le cheval sur lui-même activement lorsqu’il a bougé, et récompenser grandement quand il reste immobile ; ainsi, bouger au montoir devient bien plus fatiguant et désagréable que rester sage et laisser le cavalier monter à l’arrêt. Même si cette technique n’utilise aucune violence (car si vous ne hurlez pas comme un sagouin en le faisant bouger, il n’y a même pas d’agression verbale à son encontre, ce n’est pas comme une claque dans la figure ou un coup de cravache sur le cul, qui sont des techniques violentes), elle utilise bien un mix de renforcement positif et négatif. Tu bouges : je vais te « punir » en te faisant bouger parce que je l’ai décidé. Tu restes immobile ? Je te récompense immédiatement en te tendant un bonbon, te caressant, et en te laissant immobile sans te forcer à bouger, parce que j’ai justement décidé que tu serais immobile. Cette technique, pour l’avoir utilisé sur la jaunisse, a très bien fonctionné, et ce mix des deux renforcements a justement renforcé l’exercice des deux cotés puisqu’il avait une réponse à chacune de ses propositions. Il y a toujours manière à débattre, mais des exemples comme ça, il y en a beaucoup (tu reprends le pied pendant que je le cure, je gueule, tu le laisse gentiment, je te caresse pendant que je l’ai dans la main).
Est-ce qu’utiliser l’un, l’autre ou les deux renforcements, accélèrerai(en)t l’apprentissage et la motivation ? Oui, non, ça laisse une porte ouverte au débat que je serais ravie d’accueillir dans les commentaires (ainsi que vos expériences). A mon sens, il faut surtout s’adapter à notre cheval, mais je dois avouer qu’en me connaissant et en connaissant ma jaunisse, je serais bien incapable de travailler exclusivement au négatif puisque je pars du principe qu’il faut toujours récompenser la bonne réponse. Je pourrais donc travailler avec les deux, comme je l’ai fais jusqu’ici (toujours sans aucune violence cela dit), ou exclusivement en positif (comme je m’apprête à essayer en utilisant le clicker -j’y viens-). A vous de choisir en fonction de vous, votre monture, vos préférences et votre expérience.
Les récompenses, quid ?
Les récompenses, même si j’ai eu l’occasion d’en discuter avec d’autres personnes, restent à mon sens obligatoire pour la motivation. Le « tu fais ça parce que je te le demande et tu n’auras rien en contrepartie » ne fonctionne ni sur moi, ni sur Soleil, et encore moins sur le pin’s, faut pas déconner. Moi, ma récompense pour les devoirs, c’était ma séance de poney du samedi, et je peux vous assurer que je combinais devoirs, danse, piano et cathé avec toute la bonne volonté du monde parce que le jeu en valait la chandelle. Pour les choses plus dures, comme aller manger chez mamie pour Noël, ce n’était pas soumis au poney mais à d’autres choses, comme le petit billet que va justement me donner mamie, ou encore le paquet de bonbons que m’a promis papa (vous comprenez pourquoi j’ai été en surpoids toute mon enfance et mon adolescence). Pour la jaunisse, c’est pareil (et c’est un problème) : pas de bonbons dans la poche, pas de bonne volonté, et tu peux me pousser longtemps avant que je recule ma vieille. Le pin’s, si j’oublie de lui gratter les oreilles après l’exercice, je peux me mettre ma fourche derrière l’oreille pour qu’il me fasse plaisir ensuite. C’est pas vraiment du chantage puisque je ne les prive pas d’un besoin vital comme pourraient le faire certains cavaliers véreux (tiens, t’a pas été sympa, ce soir tu manges pas, tu mangeras demain si tu es cool, un peu comparable au « privé de dessert », essayez ça chez moi et je peux vous promettre que je saurais me servir de ma pelle), c’est vraiment une notion de récompense, donnant-donnant en somme. Il en existe des tas, alors je vais juste me concentrer sur quelques-unes en vous donnant les avantages et les inconvénients :
+ La friandise :
Tout le monde a déjà donné une friandise. Sous toutes les formes, toutes les couleurs, tous les gouts, industrielles ou faites maison, biscuit ou simple morceau de fruit, on use et souvent, on en abuse.
Avantages : Un cheval gourmand vous fera du moonwalk sur les antérieurs pour en avoir une. C’est comme le bonbon à la fin des devoirs, les réponses proposées à l’exercice sont multipliées par 100.
J’ai écris ce passage uniquement pour caler ce GIF.
Inconvénients : Bouh, le risque de voir loulou devenir mordeur, fouiller dans vos poches, se concentrer uniquement sur votre main plutôt que sur l’exercice en lui-même. L’important, c’est donc de poser des règles claires et vous y tenir ! La friandise, c’est pour récompenser et pas dans le box sans raison (ou alors pas donnée à la main, ou alors changer radicalement de friandise comme un bonbon industriel dans le box mais un quartier de pomme dans l’exercice).
Pistes : Il existe un exercice qui s’appelle « la politesse« , qui est le premier proposé en clicker, et qui consiste à prendre une friandise dans la main devant votre cheval, et attendre qu’il détourne la tête pour lui donner (et clicker par la même occasion). Elle vise à apprendre au cheval à ne plus réclamer. A combiner en renforcement négatif (« non » quand il approche trop sa bouche de votre main), on peut remplacer le clicker par la voix – on y vient.
+ La récompense vocale :
D’une voix enjouée avec un ton agréable, c’est un mot qui a été assimilé à un moment agréable (en donnant une friandise par exemple). Moi, c’est un « oui » assez long et très aigu, ou un « c’est bieeeeeeeeen mon Soleil ». Mon « Oui » est aussi devenu un encouragement, plus grave et plus sec, mais il a bien été assimilé par la jaunisse, d’où l’importance du ton.
Moi je récompense façon Rondoudou : aigüe et toute douce.
Avantages : C’est gratuit, et ça ne fait pas grossir la monture. De plus, il aura du mal à fouiller vos poches pour le faire sortir.
Inconvénients : Vachement moins motivant que la nourriture, il doit être très bien assimilé pour avoir l’effet escompté et être utilisé régulièrement pour être acquis en tant que récompense. De plus, il est plus difficile pour une personne en situation de handicap, notamment sourde ou muette, de l’utiliser. Il faut penser à tout le monde. De plus qu’il sera assez inutile sur un cheval sourd, vérifiez avant si vous n’utilisez jamais la voix et qu’il n’est pas surpris par les bruits extérieurs.
Pistes : Utiliser la voix, c’est essentiel, alors n’hésitez pas. Si vous fonctionnez avec une autre récompense actuellement, combinez-le dès maintenant à la voix, qui pourra vous être utile pour les exercices en selle où vous ne pouvez pas arrêter l’exercice pour donner un bonbon ou lâcher les rênes en concours pour caresser après un joli saut, ou en liberté quand votre cheval est à distance, comme à la longe. De plus, quand votre cheval vient vers vous au pré, une simple récompense vocale bien assimilée pourra tout changer. A chaque moment, elle peut être utile, y compris au pansage ou dans la vie quotidienne.
+ La récompense physique :
Par là, j’entends principalement la caresse. Si les cavaliers de concours ont la fâcheuse manie de faire « une tape » à leur monture (ce qui est discutable quand on connait la sensibilité de la peau de ces animaux qui sentent les mouches malgré leur cuir et arrivent à la faire fuir en vibrant de la peau, mais ce n’est pas le sujet), cette tape a été assimilée comme récompense car souvent combinée à une récompense verbale qui a aussi été assimilée, pas de secret quoi. Au final, je suis plutôt partisante des caresses, notamment lors des désensibilisations à pieds, sur l’encolure ou gratouille au garrot en selle, ou sous le toupet sans ménagement dès que je le peux, car c’est la récompense la mieux assimilée quand il s’agit de le toucher.
Avantages : Toujours light, toujours gratuite.
Inconvénients : Il faut un cheval bien sensibilisé et qui l’a bien assimilée, comme toujours. De plus, les endroits à récompenses doivent rester pour les récompenser. Exit la caresse sous le toupet sans raison et sans avoir posé de question, comment pourrait-il l’assimiler comme récompense si je l’utilise tout le temps ? Il faut donc bien choisir l’endroit, et comme la voix, s’y tenir : même endroit, même geste. Moi, je caresse son épi sous le toupet, de haut en bas par petits mouvements. Ni plus, ni moins.
Pistes : Comme la voix, elle peut être donc utilisée à cheval, mais pas pour les travaux à distance bien entendu. Mais aussi, si vous caressez avec la main, votre main peut être assimilée par votre cheval a quelque chose d’agréable. Ainsi, si vous levez la main pour le caresser et qu’il a compris que votre main est cool, il sera plus à même de ne pas avoir de réaction de peur, comme il pourrait l’avoir devant une main qui lui a fichu des claques régulièrement. Si vous connaissez parfaitement le passif de votre monture, comme c’est le cas avec ma jaunisse, vous pouvez faire le test : levez la main sans introduction vers l’endroit où vous récompensez actuellement, comme le toupet chez moi. Soleil n’a jamais eu de réaction de recul ou le blanc des yeux qui sortent. Et chez vous ? Votre main est-elle assimilée à 100% comme un truc cool ?
+ Le clicker :
Il fera l’objet d’un autre article prochainement quand j’aurais testé la bestiole, je ne vais donc pas m’étendre des heures dessus. C’est un petit boitier doté d’un bouton qui émet un « clic » quand on appuie dessus, qui est utilisé principalement en éducation canine. Il fonctionne notamment pour l’éducation positive, qui consiste comme expliqué plus haut, à récompenser les bons comportements immédiatement.
Ca ressemble à ça, et l’image vient du site de l’IFCE, je n’invente donc rien !
Avantages : Ca coute pas très cher (entre un et dix euro si vous voulez un lot), ça se trouve très bien (dans les animaleries, sur les sites d’animalerie, sur l’amazon ou l’ebay), peut être combiné à d’autres récompenses (principalement non verbales, donc, puisqu’il est lui-même une récompense auditive, un peu comme la voix), pratique puisque c’est assez petit et souvent fourni avec une dragonne pour éviter les chutes, et surtout : c’est rapide. Il esquisse une bonne réponse ? Pas de bonbons à sortir très vite si ce n’est pas prévu, pas besoin de prendre le temps de tendre la main vers son endroit à caresse, pas le temps de réfléchir. Bonne réponse = Clic. C’est tout. C’est une éducation et une assimilation à faire bien sur, mais un livre est écrit à ce sujet, je vous laisserais le lien en bas. J’ai prévu de me le commander d’ailleurs, je vous en dirait des nouvelles quand j’aurais essayé. Autre avantage : tous les exercices sont adaptables avec le clicker, il suffit de remplacer la friandise du tutoriel par le clic. Et si vous vous débrouillez bien pour l’accrocher à la selle, vous pourriez essayer de clicker… Ou l’accrocher à votre poignet pendant la longe… Il y a énormément de possibilités.
Inconvénients : Ca fait un accessoire en plus, c’est une éducation et une assimilation à faire, inutilisable sur les chevaux sourds ou par des personnes en situation de handicap ne disposant pas des doigts ou de la main pour s’en servir, et c’est encore un peu confidentiel dans le monde du cheval.
Pistes : Le livre que je vais vous conseiller, pour commencer, ainsi que les articles et les vidéos que je publierais en sources de cet article. C’est déjà pas mal, non ? Pour le prix du livre (25 euro) et le prix d’un clicker (6 euro pour un clicker qui a trois volumes, pratique pour régler en fonction de la proximité avec votre cheval si vous comptez vous y mettre tout le temps), ça peut paraitre un investissement, mais je pense que les résultats pourraient être à la hauteur si vous vous y prenez bien.
Conclusion
Si vous êtes encore là, félicitations, (combo de mise en page) même moi j’aurais eu tendance à m’y perdre tant j’ai parlé. Moi qui voulait vous publier un article rapide avant mon départ chez ma belle-famille pour les fêtes, le site m’indique exactement 3853 mots. Ca fait beaucoup pour un article rapide ! Mais si cet article vous a mis sur des pistes pour construire un exercice motivant pour votre monture, pour choisir votre mode de renforcement ou un mix, pour choisir votre récompense, ou simplement pour vous poser question, alors passer une bonne heure à écrire, relire et illustrer cet article aura été bien plus qu’utile. Je serais curieuse de lire vos retours en commentaires : quels modes de récompenses utilisez-vous ? Vos chevaux vous semblent motivés ? Je fini ce long article sur mes liens et mes sources, après vous avoir souhaité de très bonnes Fêtes de fin d’années. Donc, pour moi, ce sera quelques jours de vacances, je passerais quand même lire vos commentaires et les aimer. Et si vous aviez oublié, on a aussi un compte Instagram, le fil est visible sur le coté du site mais on s’appelle @tribulationsequestres et on a jamais mangé personne.
Enjoy !
Les articles, livres, vidéos et liens sympas pour venir en complément de cet article :
Un article de Valérie de Saint-Vaulry, qui a écrit pas mal de bons livres, à propos de la motivation justement. Un peu doublons avec le miens, mais très intéressant !
Un article d’Alter Equus très bien construit à propos de l’apprentissage via les pressions et les renforcements positifs et négatifs, utiles pour y voir un peu plus clair et y mettre les bonnes bases.
Un article du blog de Kramer qui recense des récompenses alimentaires saines pour vos équins. Même si j’utilise des récompenses industrielles, c’est quand même mieux de choisir des bonbons sains, ou des fruits et légumes pour récompenser. Note : il est bien-sur orienté pour vendre leurs produits, mais j’adore ce site, ce n’est absolument pas un partenariat.
Une vidéo de Southpaw, une youtubeuse équestre qui teste le clicker avec Ras, son poney stressé, notamment avec l’exercice de la politesse dont je vous ai parlé sur les friandises. Vous pouvez tenter de remplacer le clicker par la voix pour cet exercice, ou vous lancer dans le clicker, mais ça illustre bien ma piste à ce sujet.
Le livre en ligne de Catherine Senn qui se nomme « L’art de la voix avec le cheval », rien que le titre donne… le ton. A lire en ligne ou à acheter d’urgence.
Le livre « Motiver son cheval » d’Hélène Roche sur un site marchand, qui propose une belle introduction au clicker, ainsi que des exercices complets, indispensable quand on veut bien commencer. Malheureusement pas disponible en version numérique, il va falloir s’acquitter de la version papier.
Une vidéo de Bruno Marchal à propos de la récompense sous forme de nourriture, youtubeur équestre simple, spécialisé en conseils et équitation comportementale. A prendre avec des pincettes car très engagé sur cette dernière, ce qui peut être difficile à écouter, mais je vous recommande bon nombre de ses vidéos qui vous seront suggérées sur le coté.
D’autres liens à proposer pour égayer l’article ? Vous avez vous-même écrit à ce sujet ? N’hésitez pas à me soumettre vos liens via commentaire ou par la rubrique contact, je serais ravie de les lire/regarder et les ajouter si le contenu match bien. Petite précision : je ne gère pas encore totalement la plateforme où est hébergée le blog, je n’arrive pas à faire en sorte que les liens soient d’une couleur différente que le reste du paragraphe pour les rendre bien visibles, mes excuses. Ils sont proposés sur tout le premier sujet de chaque phrase proposant un lien.
Je me dois d’être honnête avec vous : Même si le blog sur lequel vous me lisez est tout neuf, je lis déjà des blogs équestres depuis un moment. Et si il y a bien un rendez-vous que je ne loupe jamais, c’est la cavalcade des blogs proposée par Cheval-Facile depuis quelques années. Si vous ne connaissez pas le principe, c’est un thème donné tous les mois autour des chevaux, sur lequel les blogueurs doivent écrire un article, dans le but de partager leurs vision du monde équestre et leur expérience. Le thème de ce mois-ci nous a été donné par HorsesHints et est : La vérité se trouve dans le cheval, soit In Equus Veritas. Je suis donc ravie de proposer ma participation à la 41ème édition.
Quand j’ai lu le thème, ma tête s’est instantanément vidée de toute pensée. Zut alors, pour une fois que j’ai un blog qui me permette de participer, il faut que la première édition où je peux m’inscrire ne m’inspire pas du tout ! Vous auriez vu ma tête, j’avais exactement la même devant mon énoncé de maths pendant le bac (sauf que pour le bac, j’avais au moins une calculatrice pour faire semblant de comprendre). Je n’ai pas fait un cursus scolaire qui proposait de la philosophie, mais j’ai toujours aimé à penser que je n’aurais pas été mauvaise dans la discipline, mais devant cet énoncé, j’ai compris mes copines qui pestaient en sortant du bac de philo pendant mes jeunes années. La cavalcade se révèle être un exercice bien plus difficile que prévu, mais l’abandon ne fait pas parti de mes possibilités. Je me suis donc interrogée : Est-ce que le cheval m’a déjà menti ? Je suis remontée dans mes années club, je me suis posée des questions, ai réfléchi pour savoir quand ils m’ont menti, ou quand je leur ai menti. Et je vais donc vous parler de cette notion de mensonge, parce qu’après tout, du mensonge découle la vérité.
A qui dit la vérité, donnez-lui un cheval. – Proverbe Afghan
J’ai déjà menti à mon cheval
Je me souviens avoir déjà menti à la Jaunisse. Il m’arrive, comme tout être humain, d’être triste, déprimée, ou simplement de ne pas me sentir bien dans ma vie au cours d’une journée, d’une semaine ou d’un mois. Dans mon cas, cette période de bas a duré plus longtemps que prévu, et j’ai toujours refusé d’admettre que j’avais un problème. C’est tout naturellement que je me suis tournée, comme chaque cavalier, vers mon cheval pour me changer les idées. Et même si je me sentais triste au point que j’en aurais pleuré sans raison apparente, j’arrivais dans le pré en souriant, et criant de ma voix enjouée « Bonjouuuuuuur lardoooooooooooon ». Mes gestes, vu de l’extérieur, semblaient habiles, fluides, plus normaux que la normalité du normal. Mais ma tête, à l’intérieur, était semblable aux ruines de Pompéi : Recouverte de suie, effondrée, immobile et silencieuse. Je suis sure que votre curiosité vous pousse à vous demander la raison de cet état mental déplorable… Il n’y en avais pas. Et c’était justement cette absence de cause qui faisait que j’essayais d’effacer et de cacher ma tristesse.
Dans ma tête, c’était ça. Tout le temps.
Inlassablement, j’allais voir la Jaunisse à chaque moment de bas : le simple fait de l’apercevoir au fond de son pré me faisait du bien. Vous savez, quand vous êtes anéanti, vous avez besoin d’une seule personne pour vous remonter le moral, celle qui vous appelez quand vous avez besoin de parler. Moi, j’en ai deux : ma maman, et mon poney. Et je ne voulais pas voir ma maman. Le voir, le toucher, sentir son souffle contre moi, passer ma main dans ses crins, j’avais juste besoin de ça. Mais admettre à moi-même que j’avais un problème était déjà bien trop difficile, alors je ne voulais pas l’admettre devant lui. Alors je souriais, lui racontait ma journée, toujours en souriant faussement. Et irrémédiablement, je lui mentais. Tous les jours, un peu plus chaque jour, je mentais. A lui, à moi, je mentais sans m’arrêter, lui racontant des journées parfaites de joie et de bonheur, faisant mentir mon corps et mon sourire par la même occasion. Car oui, sourire au lieu de pleurer, c’était lui mentir. Et lui, il n’a pas mis longtemps à le remarquer.
On m’a toujours dit que ma Jaunisse était une éponge à sentiments, et j’avais bien remarqué que nous bénéficiions d’une relation dépassant celle d’un cavalier et d’un cheval : Quand j’ai été plâtrée à la jambe, il s’est mis à boiter sans raison physique. Quand j’ai mal aux dents, il somatise, à tel point que quand il voit le dentiste, je prend rendez-vous pour moi dans le même temps. Et petit à petit, j’ai remarqué que le temps passait, et que mon poney était de moins en moins allant. Au début, il arrivait au trot vers moi, et petit à petit, il arrivait au pas, au ralenti, tête basse et oreilles tombantes. Lui qui mettait la tête dans le licol, il commençait à tourner la tête. Il ne voulait plus trop donner les pieds, bougeait au sellage, soufflait pendant le pansage. Une cavalière remarque le moindre signe de faiblesse envers son cheval, mais moi, j’étais tellement obnubilée à lui mentir que j’ai mis un temps avant de remarquer que son état commençait à se rapprocher du mien. Alors un jour, quand sa démotivation m’a sauté aux yeux, j’ai posé ma brosse et me suis assise dos au poteau où j’avais passé sa longe, je l’ai regardé et je lui ai dis « Si tu es dépressif, c’est à cause de moi« . Le mot était lâché. Dépressif. Et instantanément, tout ce que j’enfonçais au fond de moi en sa présence est ressortie, et je me suis effondrée, toujours assise par terre, sa grosse tête jaune devant moi, son nez posé sur mes genoux pliés. Tout est sorti, toutes les larmes que je cachais depuis des semaines, toute ma rancoeur et toute ma haine contre mon état et ma mollesse. Alors, en hoquetant, je lui ai tout raconté : Comment je me sentais, comment je n’avais plus envie de rien, comment je ne dormais plus, comment je n’avais plus faim, comment je me sentais inutile, comment j’avais honte et comment je gardais tout pour moi. Je ne sais pas combien de temps j’ai parlé, ni combien de temps j’ai pleuré, je me rappelle juste que pendant tout mon monologue, Soleil a laissé son bout du nez posé sur mon genou et m’a regardé. J’avais l’impression d’être prise au piège, je ne pouvais pas mentir face à ses yeux qui me transperçaient et qui lisaient en moi mieux que moi-même. A la fin de ma crise de larmes, je me suis relevée, l’ai remercié, et ai appelé ma maman. Grace à lui, j’avais enfin réalisé que j’avais besoin d’aide, et il a été le premier à m’en proposer. C’est la seule fois où j’ai essayé de lui mentir, et je n’ai jamais recommencé, car après tout, c’est lui qui détenait la vérité.
Lui, il ne m’a jamais menti.
Si Soleil m’a appris ce jour là à ne plus lui mentir et à regarder mes démons en face, il m’a aussi appris qu’un cheval ne peut pas mentir. J’irais même plus loin en disant qu’un cheval impose la vérité. J’aurais des tonnes d’exemples à vous donner, mais j’ai envie de me pencher sur la remise en question qu’il nous impose régulièrement, qui est devenue propre à chaque homme et femme de cheval qui se respecte ; Si un cavalier monte à cheval, un homme de cheval lui dit la vérité.
Chaque cavalier ou propriétaire qui se respecte a déjà eu à subir cette remise en question, et si elle nous a fait face comme une claque dans la figure, c’est parce qu’on a tous et toutes connu ce cheval qui nous a forcé à réfléchir sur notre manière d’être, notre manière de penser, notre manière de réfléchir et notre manière de travailler nos équins. Et quand ce cheval décide qu’il est temps pour nous de se remettre en question, il est très à même de nous le faire comprendre. Je sais que là, vous avez un souvenir qui vous revient immédiatement, comme ce jour où Pompon le routard du club qui saute depuis son stade de foetus a pilé devant un croisillon avec vous sur le dos, et où vous vous êtes dit « J’ai fais un truc qui cloche, je suis responsable, je vais y réfléchir » ; Ou ce jour où Minouchette, la ponette qui vient toujours mettre le nez dans le licol, a décidé de vous tourner le dos. Est-ce que j’ai fais quelque chose de mal ? Est-ce que ma présence est agréable ? Est-ce qu’il y a un problème ? Vous avez réfléchi, vous vous êtes renseigné, et vous vous êtes rendu compte que Pompon a pilé parce que vous faites passager sur son dos sans lui signaler votre présence, et que Minouchette ne vous considère pas comme une personne agréable parce que votre selle est trop serrée et que vous ne la sortez que pour la poser sur son dos. Et à chaque remise en question, vous trouvez ce truc qui a cloché, parce que votre monture ne vous a pas menti, il y a bien un problème.
Si un animal aussi noble que le cheval prend le temps de vous dire la vérité, même si vous avez du mal à l’entendre, c’est un cadeau qu’il vous fait. Alors, simplement, remerciez-le de sa patience à votre égard, car finalement, il vous apprend bien plus que vous lui apprenez.
Merci les chevaux.
C’est ici que se clôture ma première participation à la Cavalcade des Blogs sous le nom de Tribulations Equestres. J’espère que cet article vous aura fait réfléchir à cette notion de vérité, mensonge et remise en question que nous impose nos chevaux, et que j’ai bien réussi à retranscrire mes pensées. Je suis forcée d’avouer que cet article n’est pas aussi parfait que je l’aurais imaginé, tout simplement parce que finalement, ce thème vague qui ne m’inspirait pas du tout il y a quelques jours, m’a forcé à réfléchir et à me remettre en question, encore. Preuve en est que même à travers l’écriture d’un article à leur sujet, les chevaux nous font réfléchir bien plus que de raison.
Au plaisir de vous lire en commentaire, bien à vous,
Qu’on se le dise, j’ai toujours envié mes copines en pension. Elles, avec leurs boots cirées ou leurs baskets blanches, leur pantalon beige propre, leur petit polo respirant et les cheveux détachés, doux, et brillants (j’exagère à peine). Ces copines qui peuvent aller monter à cheval quand elles ont à peine deux heures devant elles. Ces copines qui ont une sellerie, ou un casier à disposition, dans un endroit sec. Ces copines qui ont le nom de leur cheval sur la porte du box et le joli licol accroché. Elles sortent leur cheval, pansent, sellent, montent, font brouter, pansent, remettent au box, et rentrent chez elle.
Oui, elles arrivent à l’écurie comme ça, en chantant, entourée d’oiseaux et de papillons.
Depuis que j’ai eu mon premier cheval, je les ai enviées mes copines. Chez moi, dans mon pré de deux hectares, il me fallait un après-midi pour aller monter. Moi, j’avais des baskets pourries ou des bottes Aigle fourrées, un pantalon noir boueux, un pull troué et un bonnet à pompons. Moi, ma sellerie était mon coffre de voiture qui sentait le cuir à dix kilomètres, ou un vieux fourgon qui prenait l’eau. Exit les jolies boots et les cheveux brillants, j’ai toujours fait partie des cavalières qui ont leurs chevaux au pré. Pour aller monter, c’était plutôt : charger la voiture, aller au pré, trouver un endroit sec où me garer, courir après la jaunisse avec mon licol en hurlant « mais vieeeeeeeeeeeens » en me cassant dix fois la figure dans les trous cachés par des touffes d’herbes, pansage (pour ne pas dire décrassage et dé-dreadage), sellage, partir en balade, rentrer, panser, lâcher au pré, ranger, repartir. Utiliser une carrière ? Alors il faudra rajouter à ça le démarchage des écuries pas très loin, accrocher le van, convaincre la jaunisse d’y rentrer… Départ de chez moi : 13h30. Retour à la maison : 18h. Et franchement, j’ai fais partie des cavaliers totalement démotivés.
Le meilleur moment, c’est l’hiver : remplir les bidons, casser la glace, faire les yeux doux au tracteur âgé de cinquante ans (acheté pour l’occasion) pour qu’il démarre afin de prendre une botte de foin, l’amener au pré, caillaisser les alentours du coin bouffe avant de voir l’argile les avaler, déplacer ledit endroit à cause des piétinements, vérifier les bobos par -5 degrés, laisser une botte dans le pré et rentrer à cloche-pied, j’en passe des meilleures. Alors quand mes copines parfaites aux cheveux brillants me disaient que j’avais de la chance d’avoir mes chevaux dans mon pré à dix minutes de chez moi, j’avais juste envie de leur enfoncer mon bonnet miteux dans la trachée et rouler dessus avec mon tracteur.
Imaginez la même chose, version tracteur.
⁃ Le cheminement –
Comme vous avez pu le lire dans ma présentation, je suis propriétaire de deux chevaux : la jaunisse et le pin’s. Le pin’s, aussi mignon soit-il, est handicapé. Ça lui donne un charme énorme, mais je me dois quand même de penser à sa santé. Et le pin’s, en hiver dehors, il a du mal. Le sol trop mou le force à s’enfoncer, et se déplacer avec sa boiterie est difficile. Bien évidemment, même en variant les zones repas, il ne pouvait plus y accéder en quelques jours, à tel point que la jaunisse prenait le relai en lui amenant des bouchées de foin fraiches d’un bout à l’autre du pré, au sec. Pour le reste, il est rustique, mais je dois avouer que je ne pouvais pas espérer mieux pour les mettre en pension : sa santé avant tout.
J’ai donc commencé à chercher. J’avais des critères qui me semblaient simples, mais qui ne l’étaient pas : une pension grand box/stalle pour que mes deux poneys restent ensemble, avec sorties tous les jours (car oui, mon pin’s doit quand même bouger, sinon il risque d’engorger et le faire dégonfler sera difficile puisqu’il boite naturellement). Pour la bouffe, je peux fournir le foin. Le box ? Je peux le curer moi même. Idéalement avec des installations à disposition. Le minimum : sellerie, carrière, zone de pansage à l’abri. Sauf que… Les pensions avec des stalles, ça coure pas autant les rues que j’imaginais, surtout à moins de 20 minutes de chez moi. Ah oui, le budget ! Pour continuer ma vie confortablement sans taper dans notre train de vie (mon conjoint n’ayant pas à le subir), j’avais un budget de 250€ voir 300€. Pour les deux. Oui bon, avec le pin’s ça fait 1,5 cheval donc… AHAHAHAHAHA. Vraiment, ça me paraissait si simple.
Je peux vous assurer que j’ai visité pas mal de sites, de pages, d’avis et autres. J’ai passé des coups de fil aussi, des textos, des mails. Et même si j’arrivais à trouver une stalle, le prix clochait. Et si le prix allait, c’était un box sans les sorties. Et si les sorties étaient bien quotidiennes, la pension était à plus d’une heure de route. Bref un long combat que j’ai commencé au mois d’Avril de cette année ! En Aout, j’ouïe parler de l’ouverture d’une écurie à 15km, dans le département limitrophe, un village frontalier. Je vais visiter, appâtée par la perspective de la « pension sur-mesure », et j’ai le coup de coeur ! Une grande stalle pour mes deux poneys, des sorties quotidiennes qui tiennent à coeur aux propriétaires, qui eux, sont sympathiques et attentifs, un « prix » parce que je fourni le foin, une carrière, un petit manège, une zone de pansage à l’abri (même deux, mais la mienne c’est la douche, à l’abri du vent et tout prêt de la stalle). Bonus ? Des murs abaissés ou des « faux murs » reliant les stalles, et le petit manège en face. L’intérêt ? Mon pin’s, shetland de son état, voit en dehors de la stalle, et peut se moquer des chevaux qui travaillent. Gros point positif pour les chemins de balade et les disciplines des gérants, soient dressage et spectacle. En bref, une petite écurie familiale mais pro, avec des gens sympas, qui correspond à mes critères, et dans mes prix. À quinze minutes de chez moi. Et oui. En Septembre, ils emménagent, dès l’annonce du tarif j’étais prête à signer : c’est maintenant ou jamais !
Une photo inédite de mes chevaux avant leur emménagement.
⁃ Le questionnement –
Mais en bonne maman poule que je suis, et ayant vécu sept années de vie de pré avec mes chevaux, je dois bien avouer que je flippais de ce changement.
Déjà, je flippais de trop faire confiance. Comment m’assurer que les propriétaires prendraient soin de mes amours ? Comment être sure qu’ils les sortiraient bien tous les jours ? Est-ce qu’ils seront sympas avec moi ? Est-ce qu’ils prendront soin de mon pin’s ?
Ensuite, je flippais pour eux. Est-ce que ça va leur faire bizarre ? Comment vont-ils s’acclimater à ce nouveau mode de vie, mes poon’s ayant passés onze et vingt-deux ans au pré ? Est-ce qu’ils seront victimes de problèmes de digestion, coliques, boiteries, problèmes de pieds ? Est-ce que mon pin’s aura bien accès à l’eau et à la nourriture ? Est-ce qu’ils se battront à l’heure de la bouffe ? Est-ce que je vais pouvoir les séparer ? Est-ce qu’ils vont déprimer ?
Et surtout, je flippais de moi ! Est-ce que, bon sang, avoir mes chevaux à disposition plus facilement qu’avant me motivera ENFIN à m’en occuper ? C’était là toute la grande question, car l’équitation en elle-même, ça faisait un moment que j’avais laissé tomber. Depuis l’achat de ma selle fin 2014, je l’ai posée sur Soleil… neuf fois. Dont une fois à l’écurie. Avant d’emménager, j’avais donc monté huit fois en trois ans, par pur manque de motivation (oh que ça fait mal de l’écrire) ! En balade seule, je flippais. En carrière ça allait, mais la manutention me déprimait (gérer le van et ses marches arrières, trouver quelqu’un pour m’accompagner, ne pas rentrer trop tard sous peine de rentrer au pré à la bougie…). Au bout d’un moment, même à dix minutes de chez moi, entre l’école et le travail, le simple fait d’aller les voir me gonflait. Et l’hiver, ils me saoulaient, littéralement. Alors est-ce qu’enfin j’allais voir réapparaitre la flamme et la passion du cheval dans mon petit coeur d’équi-piétonne démotivée ?
⁃ L’emménagement, les débuts et les angoisses –
Comme je l’ai dit plus haut, nous avons donc emménagé au début du mois de septembre. Deux allers-retours avec le van + un aller avec une remorque contenant deux balles de foin + s’installer dans la sellerie + faire le tour aux poneys + faire mes mille-et-unes recommandations aux propriétaires + faire connaissance des autres pensionnaires + organiser la pharmacie avec des petites fiches (elle fera l’objet d’un autre article)… Une journée pleine d’émotion, mais j’ai quitté l’écurie le coeur léger en sachant les poneys bien installés, et n’ayant pas l’air plus inquiets que ça.
C’est parti mon kiki.
Et puis, je me suis surprise. Je me suis surprise à organiser un planning de reprise de travail pour la jaunisse. À organiser une phase de régime pour les deux. À chercher une application de journal pour tout noter. À retrouver, et même racheter des affaires, comme du démêlant, un pinceau, une brosse. À penser à mes chevaux, m’imaginer sur le dos de la jaunisse, mettre en vente ma selle pour en trouver une plus polyvalente, promettre une balade à une autre pensionnaire, être heureuse de voir mes jours de repos parce qu’ils annoncent du beau temps. Je me suis surprise à aller les voir, pour rien, par plaisir. M’avancer en disant « mes lardons ! » dans le couloir, voir une tête jaune et un bout du nez blanc s’avancer, me délecter du crissement du sac en papier du pain sec, leur demander comment ils vont et si ils ont passé une bonne journée. Sortir le jaune, juste pour le panser. Sortir le pin’s, juste pour l’emmener brouter. Les sortir au paddock, un dans chaque main, et rester à les regarder se défouler. Les photographier, m’extasier. Je me suis surprise à faire enfin attention à eux : tiens, le pin’s a une petite plaie sur la tête. Tiens, la jaunisse a les fourchettes qui puent (on y viendra). Tiens, l’ostéopathe doit passer, je vais inscrire le jaune. Tiens, ils auraient bien besoin d’un parage. Oh, et puis, le pin’s a une saleté accrochée aux poils des oreilles, je vais lui couper. D’ailleurs, depuis quand j’ai pas nettoyé le fourreau de Soleil? Et c’est quand la dernière fois qu’il a vu le dentiste ? Ah, hier le Pyj’ n’avait pas le moral, j’espère qu’il va mieux aujourd’hui, si je lui amenait une bonne pomme ?
Aujourd’hui encore, en décembre, je me surprends, le dimanche, à enfiler mon pantalon (tout neuf !) et mes bottes fourrées pour aller vérifier les fourchettes de Soleil et la plaie de Pyjama. Je me surprend à chercher des idées d’exercices, du matériel, une selle, des articles de blog, et même à en écrire un. Je me surprend à regarder des youtubeurs équins, trouver des livres, rêver de l’odeur de la paille fraiche, mettre mon pin’s en fond d’écran, mesurer le périmètre thoracique de la jaunisse pour calculer son poids et comparer les photos à la recherche de la graisse envolée, à demander aux propriétaires si Pyjama se défoule et si ils l’ont vu se cabrer et lancer un seul antérieur (la réponse est non, mais maintenant il arrive à sprinter au galop sans tomber !).
⁃ Conclusion –
Dans mon cas, le passage en pension aura été bénéfique, sauf peut-être pour mon budget. En effet, j’arrondirais en disant que je dépense 200€ de plus par mois pour cela, mais aussi pleins de bonus comme une pierre à sel par ci, une brosse par là, un pantalon, et actuellement à la recherche d’un blouson. Je dépense plus, mais cela reste dans mon budget plaisir. Moins de fringues à la mode (non, plus d’occasion en vrai), moins de maquillage (je suis à deux doigts de craquer), et parfois moins de plaisir pour payer ostéopathe et vétérinaire pour ce mois-ci.
Pour le reste : Oui, je vois que le pin’s passe bien l’hiver. Il mange à sa faim, se défoule bien, et sa perte de poids le change même complètement puisqu’il fait de belles cabrioles malgré sa boiterie. Non, la jaunisse ne perd pas le moral, j’ai même envie de dire que c’est le contraire : il tend la tête à mon arrivée, voit du monde, mange aussi à sa faim, s’allège, s’intéresse à ce qui l’entoure. Oui, je suis motivée. Oui, les gérants s’occupent parfaitement d’eux et je n’ai aucune difficulté à m’en rendre compte. J’en viens à découvrir mes chevaux sous un autre jour ; je ne savais pas que Soleil était aussi impatient quand je suis à coté sans m’en occuper, comme je ne savais pas que Pyjama aimait autant qu’on lui gratte entre les oreilles. Oui, l’hiver est tranquille cette année : plus d’inquiétude pour mon petit, pour le vent, le gel, l’eau, le foin, la nuit qui tombe tôt et le mercure qui descend. Et finalement, ils resteront en pension là bas, et pas seulement cet hiver. Et j’espère un jour arriver en boots propres et cheveux brillants, même si finalement, je crois que ce n’est pas mon style.
En attendant, je cours dénudée avec mon shetland bien foutu.